Chronique « Tokyo, au cœur d'une ville fleurie de masseurs »
Auteur : Publié le 30/10/2018 à 14h23 -19h50, je cherche un lieu typique comme un Ramen-ya ou un Tonkatsu-ya dans le quartier Ueno à Tokyo. En me promenant je scrute les enseignes des restaurants mais certaines pancartes attirent plus mon attention. Je connais cet arrondissement mais une chose me frappe ce soir là. Sur une distance de quelques mètres pas moins de 4 centres de massages proposent leurs services !
Sur à peine 100 mètres...
Ici, un salon qui propose un massage des pieds, le bâtiment juste à côté un massage shiatsu qui cible le dos et "nettoie" les omoplates, à quelques pas un spécialiste rebouteux seitai spécialisé dans la thérapie judo et à peine 15 mètres plus loin un massage appliqué sur table : pied, dos, bras...
Ces centres proposent des soins dont le prix dépend de la durée choisie : de 30 minutes à 90 minutes bien souvent.
Dans un tel contexte, la fatigue et les tensions musculaires ne vont pas résister bien longtemps, il reste à choisir le bon massage et le bon masseur.
La tradition nippone des massages
Et oui nous y sommes ! Au pays du shiatsu, les massages sont de rigueur.
Il est d'usage d'en recevoir régulièrement car ils sont reconnus pour leur caractère bienfaisant depuis plusieurs siècles.
On peut souligner que les japonais, comme d'autres peuples asiatiques, ont un rapport à leur corps bien différent de nous, occidentaux.
Le corps, l'esprit, l'âme sont des notions galvaudées voire confuses chez nous mais au Japon ils ne font qu'un.
Des Kanjis comme 心 (こころ) kokoro peuvent désigner plusieurs mots à la fois : cœur, âme et esprit.
Autant dire que prendre soin de son corps au Japon c'est clairement prendre soin de son être tout entier. C'est vrai que la culture nippone a intégré depuis longtemps la massothérapie afin de limiter les tensions et soulager les douleurs du corps humain. Un corps apaisé et détendu nourrit ainsi un esprit plus tranquille.
Même si la France et certains pays occidentaux commençent à ouvrir les yeux ou plutôt leur pensée sur les bienfaits thérapeutiques du massage, nous éprouvons toujours des difficultés à sortir de notre influence des visions dualistes portées par des grands philosophes comme René Descartes.
Les choses bougent doucement mais notre pensée manichéenne freine notre compréhension de ce que nous sommes réellement, c'est à dire des êtres émotionnels et non rationnels. Notre vision parfois binaire et séparatiste ne fait pas le lien entre le corps physique et l'esprit. Pire, elle nous éloigne bien souvent du rapport à notre corps.
L'Asie a passé ce pas depuis belles lurettes !
Massages au choix
Il existe différentes typologies de massages.
Mais il est bon de savoir que les étudiants suivent généralement un parcours universitaire principalement dans les branches des shiatsus / amma ou des seitai (rebouteux).
Ce sont des diplômes d'état sur 3 ans reconnus par le Ministère de la Santé.
En termes d'usages, les prescriptions médicales s'orientent surtout vers la 2ème catégorie. Les masseurs seitai sont un peu comme les ostéopathes. Les kinésithérapeutes n'exercent pas en libéral et se trouvent dans les hôpitaux.
Mais la majorité des gérants ou des masseurs salariés dans un centre a effectué un cursus en shiatsu.
Et c'est lors de son stage dans l'établissement professionnel que le shiatsushi adapte et fait évoluer ses techniques.
Ainsi, chaque établissement communique sur ses techniques : c'est son image ; certains en font même une marque de fabrique à travers un slogan créatif.
Ensuite, on trouve tous les massages venant des pays étangers, ils sont nombreux comme la réflexologie par exemple qu'elle soit plantaire ou faciale.
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