Qu'est-ce qu'un tenugui ?
Auteur : Publié le 21/12/2020 à 16h03 -Tenugui est dans les usages une lingette pour les mains, un chiffon en coton pour essuyer la sueur ou l'eau après s'être nettoyé le visage et les mains. Il sert à se laver le corps lors du bain. Il peut être porté sur la tête protégeant ainsi du froid, de la chaleur et de la poussière. Le tenugui sert aussi de mouchoir, de souvenir, d'accessoire pour les festivals ou comme n'importe quelle autre serviette pour la cuisine, les mains, la vaisselle, le sport, la décoration. Saviez-vous que le tenugui est également utilisé dans les massages traditionnels japonais comme l'anma ou le shiatsu ?
L'histoire des tenugui japonais
Le shaku est une ancienne unité de mesure de longueur en architecture japonaise de 30 cm environ.
A l'époque Edo, la largeur moyenne d'un morceau de tissu était de 1 shaku en kanji 尺 soit environ 34,8 cm et pouvait aller jusqu'à 36 à 38 cm, et la longueur de 2,5 shaku soit environ 94,6 cm.
Aujourd'hui, le tenugui en kanji 手拭 ou 手ぬぐい est une fine serviette japonaise en coton mesurant généralement 35 par 90 centimètres. Officiellement leur taille est uniforme avec des largeurs de 33 à 38 cm (1 shaku) et des longueurs de 90 à 95 cm (moins de 3 shaku).
Les détails de ses différentes dimensions sont dus au fait que 8 à 11 pièces sont historiquement découpées dans une seule pièce de tissu (environ 12 m) et d'autres pièces plus petites à assembler pour la confection d'un kimono.
Traditionnellement, les bords de la lingette à main ou tenugui ne sont pas cousus car cela permettait de bien drainer l'eau et de la sécher rapidement afin de la garder propre.
Il existe des produits teints blanchis (base / fond blanc), unis qui sont juste teints à l'indigo, et ceux qui ont un motif sur fond uni ou blanc.
À l'origine, il se réfère à des articles japonais anciens, mais il peut également inclure des serviettes importées de l'Europe occidentale à l'époque Meiji. En particulier, afin de le distinguer des lingettes et serviettes en tissu.
L'histoire des tenugui est liée à l'histoire des textiles japonais qui étaient autrefois des tissus unis en lin et en soie.
Pendant la période Heian, il était utilisé comme un outil rituel dans les rituels shinto. Au début, le tissu était précieux, il était donc réservé à certaines personnes de haut rang qui étaient en charge des rituels, etc.
Selon le décret vestimentaire du Yoro Ritsuryo, le peuple (c'est-à-dire les gens ordinaires) utilisait du chanvre et les nobles plutôt des tissus de soie. Le coton était principalement importé de Chine et bien plus cher que la soie à l'époque.
Au début de la période Edo, le coton a commencé a être largement cultivé au Japon. En plus de « nettoyer » les dieux et Bouddha, on dit qu'il était utilisé comme couvre-chef pour les rituels et les auvents (simples chapeaux et cagoules).
En raison de la prospérité des bains publics dans les banlieues de la ville et de l’interdiction des kimonos tissés de soie. Les kimonos de coton ont été alors fabriqués à partir de morceaux coupés devenant indispensable pour le peuple comme nécessités quotidiennes. À partir de cette époque, il est venu à être appelé « lingette à la main ».
Les différents usages
- comme chiffon il est utilisé pour laver la vaisselle, pour essuyer l’humidité, pour essuyer à vide la suie, et pour nettoyer et essuyer avec de l’eau.
- comme couverture il est utilisé pour protéger les bibelots de la poussière,
- comme coutume et protection, il est utilisé pour enrouler l’estomac des femmes enceintes, enrouler autour des torses de certains samouraïs, ou encore pour cacher les « poitrines imposantes » des femmes lors du port de vêtements japonais,
- comme produit de santé, il est utilisé pour le traitement et les massages, gaze et bandages, parfois mouillé sur un front pour réduire la chaleur,
- comme panneau de signalisation, il a été remplacé par la suite par le Noren,
- comme tissu, il est utilisé pour l’ajustement des vêtements, pour décorer kimonos et yukatas, pour réparer des doublures ou appliqué sur des parties sales de futons,
- comme élément de culture, il est utilisé dans les peintures japonaises et ukiyo-e sur tissu pour décrire l’histoire qui s’est développée dans l’art, et aussi comme œuvre d’art...
Le tenugui dans le shiatsu
Les tenugui sont très utilisés dans le shiatsu. On notera d'ailleurs que les serviettes sont généralement utilisées dans tous les massages japonais : anma, shiatsu, ashi-atsu ou sokuatsu, etc.
En lire plus sur le shiatsu avec les pieds
Le praticien shiatsu peut se couvrir la tête enroulant son front, la serviette servant ainsi d’éponge afin d’éviter les désagréments éventuels d’une transpiration coulante sur le patient. La serviette peut également rester à proximité du praticien pendant la séance afin de s'essuyer si le besoin se présente.
Le tenugui sert aussi à protéger les coussins. Ceci afin de limiter la déteinte de certains produits de maquillage ou de teinture de cheveux ou de barbe !
Il facilite également les pressions sur certaines zones du corps du receveur, en recouvrant les zones sur lesquels les appuis sont effectués comme par exemple sur le haut du visage d'une femme.
Certains patients préférent le ressenti de pressions à travers les serviettes que directement sur la peau ; le ressenti est plus doux avec effet "molletené".
Le praticien peut également se servir des tenugui pour exercer des manoeuvres comme certains étirements.
On utilise la serviette japonaise particulièrement dans les positions assise ou allongée sur le dos.
Exemple d'usage dans le shiatsu
Dans le shiatsu kurétaké, on peut effectuer en position assise, des pressions avec les pouces notamment sur les points Tenchû (V10), Fûchi (VB20) et Kankatsu (VB12).
Pour se faire, la serviette est pliée en quatre, posée sur le front du receveur et enroulée autour du majeur et de l'annulaire du donneur.
Avec l'effet de levier, la tête bascule légèrement en arrière et les appuis se font naturellement.
Usage du tenugui dans le Shiatsu Kuretake
"Femme qui essuie la sueur". Utamaro
Acteur de Kabuki avec des lingettes autour de son cou
Fermières japonaises avec tenugui sur la tête 1952
Kachi Tenugui Made in japan
Technique appelée « impression rouleau »
Teinture traditionnelle manuelle
Usage du tenugui dans le Radio Taiso
Serviette japonaise personnalisée Shiatsu France (taille 98 x 34 cm)
© Tous droits réservés Shiatsu-France.com
D'autres articles sur la même thématique
- Tenugui et Taoru : quelle serviette peut-on utiliser dans le shiatsu ?
- D'où viennent les points du shiatsu ? : pourquoi le shiatsu n'est pas de l'acupuncture ?
- Le Yoseido Shiatsu : le shiatsu de Kawada Sensei
Partager cet article de shiatsu sur : Twitter Facebook Instagram Linkedin Par email