Témoignage de Marie Poidevin, du sport d'élite à la pratique du shiatsu
Auteur : Publié le 01/07/2023 à 12h45 -Après un parcours sportif au plus haut niveau en roller de course, Marie Poidevin s'est formée au shiatsu. Elle partage avec les lecteurs et les membres de Shiatsu France son témoignage singulier qui mentionne notamment le sport et le shiatsu comme approches globales, écologiques, touchant au Vivant...
Le revers de la médaille
Ancienne sportive de haut niveau en roller de course, mon parcours ponctué de compétitions, de voyages et d’émotions fortes puis de désillusions m’a amené à remettre en question mon épanouissement personnel.
Loin d’être un cas isolé, il a fallu que je pousse mon corps jusqu’à l’état de rupture physique et psychique pour réaliser que mon bonheur n'était pas la résultante de la performance sportive, de la reconnaissance d’autrui ou du nombre de médailles gagnées.
A 18 ans à peine, je n'ai pas compris pourquoi ma passion pour le roller de course, qui me guidait depuis mes 7 ans, s'est évanouie soudainement...
C'était comme une rupture. J'étais déroutée, je ne savais plus de quoi j’avais envie, je ne savais pas de quoi j'avais besoin.
Mon système immunitaire était dans un état pitoyable. Très affaibli par une longue et intense période de stress, des blessures à répétition, des opérations chirurgicales... Plus inconfortable encore, j'étais perdue dans un monde où tout tourne autour de la victoire, du pouvoir. En réalité ça ne me convenait plus, mais j’étais très attachée à mon rêve et
persuadée que si j’abandonnais, je m’en mordrais les doigts.
Mettre un terme à mon parcours de sportive de haut niveau a été le plus difficile.
Quitter ce système de la compétition, c'était quitter ce que je connaissais par cœur, mon univers, ma sécurité, mon image aussi, pour sauter dans le vide. Vers de nouveaux projets à construire, sans savoir quelle serait ma place et comment je pourrais à nouveau m’épanouir dans quoi que ce soit. Mais avec ces symptômes de stress quotidien, d’insomnies, de
douleurs articulaires, musculaires et beaucoup de doutes, j'ai réalisé que continuer serait pire encore. J'ai alors pris conscience de cette fragilité et l'envie de rebondir s'est immiscée, doucement, au fil de mes rencontres.
Le virage avec le shiatsu s’est fait rapidement. Pendant mes années d'athlète, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires. Certaines m’ont apporté de nouvelles clés de lecture sur ce qu’est la santé et pourquoi on la perd quand on ne respecte plus ses besoins.
Puis j’ai entendu parler de shiatsu.
En 2015, je me suis rendue dans l’école la plus proche, à Nantes. Le directeur m’a conseillée de recevoir un shiatsu en dispensaire avant de démarrer une formation. Lors du rendez-vous, j’ai adoré l'ambiance chaleureuse. Différente des ambiances un peu neutres ou froides de certains cabinets, mais ça c’est du ressenti personnel.
Peu de mots me viennent pour décrire ce 1er shiatsu. Je pense que plusieurs praticiens s’y retrouveront dans ces propos. Le shiatsu, on n’a pas les mots. C’est réellement une expérience du ressenti, tout est dans notre corps, on quitte le mental. Et la douceur et bienveillance du contact de la praticienne m'a fait immédiatement comprendre que c’était tout ce dont j’avais besoin. De la douceur et de la bienveillance après 15 années à repousser mes limites, à endurer le stress du résultat, à baigner dans l’état d'esprit de compétition ; tout autour de moi...
Voilà, j’ai eu envie, à ce moment précis où je recevais ce premier soin shiatsu, non seulement de me refaire une santé, d’appréhender la vie avec plus de sérénité mais également de partager cet art du soin corporel avec les autres.
Oui, le shiatsu ne peut pas plaire à tout le monde, mais pour moi, c’est une réelle poésie du toucher. Au fur et à mesure, on s’apaise, on reprend des forces, les symptômes diminuent et laissent place à plus de vitalité, de quiétude, de recul aussi. Malgré les tempêtes.
Plus tard, j'ai fait le parallèle entre l'univers du sport de compétition et ce que cultive notre société. La quête du pouvoir, l’éloge du paraître, comment contrôler son image et réussir dans la vie se résume éternellement à une place sur un podium, de la reconnaissance sociale. Tout ça au détriment du lien. Des liens. Humains, animaux, végétaux... La beauté de notre connexion avec le monde vivant qui nous entoure morfle culturellement.
Même si cela me désole, aujourd'hui je suis aussi ravie de rencontrer de nombreuses personnes qui questionnent le sens de tout ça, s'interrogent sur leur bien-être et au sens plus large, sur celui de notre planète.
Depuis 2022, je pratique le shiatsu à Dinan, ville des côtes d’Armor - Bretagne.
Marie Poidevin
dinan-shiatsu.fr
© Marie Poidevin
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Retrouvez l'article de Marie POIDEVIN dans le Shiatsu France Magazine n°7 en format papier ou digital
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