Poitiers : les Ateliers Cord'âges au plus près des personnes isolées.
Auteur : Publié le 04/07/2024 à 07h13 -Connaissez-vous l'association poitevine Cord’âges ? Ici innovation, créativité riment avec lien social. Le shiatsu y est proposé comme outil privilégié pour le repos des aidants notamment. Les Ateliers Cord'âges à Poitiers sont ouverts aux différences. Un fonctionnement très atypique. Massages, cuisine, arts, golf, gym, etc. des séances individuelles et des cours collectifs permettent de rapprocher les générations grâce à ce lieu unique. « J’ai toujours été dans le milieu socio-culturel, détaille Véronique David sa fondatrice et présidente. Je me suis demandée comment je voudrais vieillir, avant d’imaginer les ateliers Cord’âges. On y accepte les différences de l’autre. La rencontre avec des personnes plus âgées que soi permet aussi d’avoir moins peur du vieillissement. De redonner de la dignité à chacun, une place dans la société, qu’on ait ou pas une pathologie. Ce mélange des gens est une richesse. » Elle constate déjà une baisse des hospitalisations ou des prises de médicaments chez certains bénéficiaires.
L’aura des Ateliers Cord’âges dépasse de loin les frontières du département de la Vienne (86).
Engagée quotidiennement auprès des malades, personnes isolées, seniors, jeunes accidentés ou handicapés, l’association n’oublie pas les aidants en les accueillant au centre de loisirs situé 15, allée de la Providence à Poitiers.
Les Ateliers Cord’âges ont créé un club des aidants, une parenthèse ressourçante dans la vie des femmes et des hommes dévoués à leurs proches. Le Shiatsu y tient une place forte et les rdv sont très attendus. Les séances hebdomadaires contribuent à favoriser le relâchement durant ces temps de répit.
« Il est important de maintenir une vie sociale et culturelle en direction des aidants, glisse Véronique David entre deux prises de parole d’aidants mercredi après-midi au Balata, bar du golf de Mignaloux-Beauvoir. Nous faisons un gros travail d’écoute et d’observation. Et on constate que l’aidant est très souvent isolé et s’interdit de sortir. »
Françoise rectifie : « Ou tout simplement on ne peut pas, ou on n’en a plus envie. » « L'accueil est bluffant ». Toutes et tous ont choisi d’accompagner leur proche malade avec son lot de surcharge mentale au quotidien. Françoise, maman d’un fils handicapé âgé de 40 ans victime d’agressions sexuelles dans des centres adaptés, ne tarit pas d’éloges sur l’organisation de Cord’âges : « C’est une véritable bouffée d’oxygène ».
Marie-Thérèse, longtemps dans le déni de son rôle d’aidante, a pris conscience des bienfaits de se laisser porter à son tour.
François avoue avoir été « au bout du rouleau » et avoir échappé au pire grâce à Cord’âges. Son témoignage rejoint celui des autres. « Je me suis présenté un matin sans rendez-vous, se souvient Pierre-Marie. On ne nous pose aucune question. Au bout de 10 minutes, le tutoiement est devenu naturel et nous nous sommes fait la bise en partant.
À Cord’âges, l’accueil est bluffant. » Jacques assure qu’il a pu se « décharger émotionnellement » car « il en avait lourd sur le cœur ».
Paul a pu suivre les cinq séances de trois heures de formation dispensées par l’association France Alzheimer grâce aux Ateliers de Cord’âges qui ont pris soin de sa compagne pendant ces laps de temps.
L’association en quelques chiffres (2023) :
- 3 salariés, 1 service civique et 11 intervenants extérieurs.
- 209 adhérents dont 43 aidants
- 99 hommes et 110 femmes
- 77 sont en couple, 105 célibataires
- 99 personnes ont été orientées par des professionnels du soin, 60 par des professionnels du médico-social, 35 par le bouche à oreille, la presse…
Les pathologies / handicaps
- 122 personnes présentent des troubles de la santé mentale ou des pathologies psychiatriques
- 34 avec pathologies neurodégénratives (Alzheimer, Parkinson, syndrome de korsakoff, à corps de Lewy MCL)
- 4 avec cancer
- 4 avec handicaps moteurs et sensoriels
- 4 autistes
- 45 personnes isolées.
De l’aide pour soutenir les aidants
Pour prolonger son action solidaire, Cord’âges propose toutes les semaines des massages comme pause aux aidants à l’intention des proches. Les personnes accueillies ont de 18 à 94 ans ! « L’aidé est accueilli dans un atelier, tandis que l’aidant bénéficie d’un massage, d’un temps pour soi en toute tranquillité d’esprit ou réciproquement l’aidant laisse l’aidé profiter des bienfaits d’un massage Shiatsu ou Sokuatsu par exemple ; on est des thérapeutes du lien social » détaille Véronique David.
L'article est disponible dans la revue n°8 de juin 2024 en format papier ou digital, Shiatsu France Magazine
Yoland, Intervenant en Shiatsu, pratique le shiatsu sur tatami. Il réalise des pressions pour stimuler les doigts et les mains du receveur ©Shiatsu France
Chantal, Intervenante en Shiatsu, pratique le shiatsu sur le crâne en effectuant des appuis pour détendre la tête du receveur. Relâchement garanti ! ©Shiatsu France
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