Le paysage professionnel français des organisations du shiatsu

Ces organismes s'étendent sur le territoire national ; pour certains aussi dans les pays francophones. Même si la majorité des sièges sociaux se situe à Paris et en Ile-de-France, l'hexagone est plutôt bien représenté au niveau de ses régions allant de Marseille à Tours en passant par Poitiers.

Les structures sont généralement des associations avec des statuts et des objectifs parfois différents, et leurs activités plus ou moins prolifiques. 

De la promotion par l'enseignement à la promotion par la communication en passant par la promotion par la pédagogie. 

De l'organisation pour les humains à celle spécialisée au monde animalier.

De quelques adhérents actifs à plusieurs centaines de membres, 

De plusieurs années d'existence à quelques mois, 

Toutes ces organisations ont une notoriété plus ou moins importante.

Certaines ne référencent que leur adhérent : diplômés ou certifiés de leur réseau ou pratiquant un même style de shiatsu ; d'autres mettent en avant tous les professionnels qui le souhaitent à partir du moment où ils respectent des conditions exigeantes et adhérent à un code de déontologie clair.

Les structures listées ci-dessus sont les seules spécialisées dans le shiatsu humain ou le shiatsu animalier.

Il existe en revanche d'autres organisations qui intégrent le shiatsu dans la médecine traditionnelle japonaise ; citons par exemple l'Union Française des Praticiens de Médecine Traditionnelle (UFPMT) dirigée par Vincent Folcke.

Il existe une multitude d'annuaires généralistes proposant une inscription gratuite bien souvent sans aucun critère de sélection. Aussi, ces annuaires captent prioritairement des prospects pour leur vendre des services par la suite. La majorité de ces annuaires ne s'occupe pas des "intérêts" des praticiens en shiatsu. Pire, ils peuvent participer à leur discrédit en les mélangeant parfois à des disciplines non reconnues voire "douteuses". Certains sites/annuaires web n'hésitant pas à délivrer des logos/badges chargés d'étoiles avec les mentions "Thérapeute certifié" ou "Thérapeute agréé" !

Il y a un seul annuaire professionnel spécialisé dans le shiatsu proposant une inscription gratuite avec des conditions à respecter La carte des praticiens et centres de shiatsu en France (shiatsu-france.com)

Par ailleurs, il y a des annuaires intégrés à des blogs de particuliers/praticiens passionnés.

Nous préconisons de retenir l'adage "Qui peut le plus, peut le moins". Se référencer dans un maximum d'annuaires n'est ni gage de compétence, ni une garantie d'attirer plus de clients/patients.

Afin de limiter les coûts (tarif adhésion annuelle), il paraît judicieux de sélectionner 2 ou 3 organisations maximum pour être référencé.e dans leur annuaire et profiter de leur notoriété et de leurs flux d'informations.

Lire nos conseils pour développer sa clientèle/patientèle dans notre boîte à outils (réservés aux adhérents)

Selon nous (équipe Shiatsu France et membres de la Société Française de Shiatsu), le shiatsu doit être exercé comme une profession. Il nous faut donc apprendre un métier. Ce métier a un champ d'application bien plus vaste que de nombreux métiers, allant de l'esthétique au monde libéral en passant par la prévention dans les cercles familiaux.

De quelques dizaines de pratiquants exerçant quotidiennement dans les années 1970-80 à plus de 3000 dans les années 2000 à environ 1000 aujourd'hui, et ce malgré des centaines (milliers?) de personnes formées. 

Que s'est-il passé ? 

Pourquoi une telle baisse ? 

Pourquoi le shiatsu n'est-il pas plus utilisé dans la société française de nos jours ?

Voici quelques éléments de réponse : peu d'homogénéité dans les programmes de formation, dispersion et manque de cohérence dans l'enseignement, discours de "mystification" du shiatsu, faible communication vers le grand public, aucune coordination entre les organisations, concurrence avec les autres massages bien-être, l'ostéopatie, l'étiopathie, problème de positionnement de la méthode, etc.

Restons alors lucides, le monde professionnel du shiatsu pourrait se porter bien mieux. Croire le contraire serait être dans le déni.

Pourtant malgré ce paradoxe apparent, l'espoir est là. Les organisations montrent un intérêt à la profession ; cela sous-entend donc qu'il faut une profession. C'est sans doute ici que le bât blesse car les divergences entre les organisations sont évidentes !

Aussi, nous estimons (une étude sera publiée en 2021) à environ 30 000 professionnels le besoin national. Il va devenir une nécessité pour la population française de trouver des outils de prévention en accompagnement de la santé, pour le relâchement des tensions, la gestion du stress plus globalement. 

A cela s'ajoutent les crises sanitaires, politiques et économiques liées à la covid-19 qui amènent de nouveaux phénomènes sociétaux "pesants" voire inquiétants.

L'intérêt pour le shiatsu ne peut que grandir. Pourquoi ?

• Baisse du montant des remboursements de certains médicaments,
• Déremboursement total de certains médicaments,
• Hausse des Arrêts Maladie dans les entreprises privées et publiques,
• Vieillissement de la population,
• Augmentation des personnes isolées,
• Augmentation de troubles musculo-squeletiques,
• Augmentation des troubles mentaux : burn out, dépression,
• Augmentation des maladies chroniques,
• Augmentation des maladies neurodégénératives, 
• Nouveaux virus et gestion des épidémies,
• etc.

Le bien-être et le mieux-être des personnes sont désormais des enjeux sociaux, psychologiques et physiques.

Le shiatsu est un outil formidable qui peut s'adapter au monde du bien-être, de la relaxation et de la santé. 

Il est complémentaire à la bio-médecine.

Il est une pratique alternative reconnue.

Il est surtout une méthode simple et efficiente en terme de prévention.

Il nous faut maintenant :

• Bien former les étudiants, 
• Bien informer les différents publics,
• Bien communiquer auprès du grand public,
• Bien cibler les populations, 
• Bien coopérer.

Plusieurs observateurs occidentaux ont souligné ces derniers mois que les mots crise et opportunité s'écrivaient avec le même idéogramme. En fait, deux idéogrammes distincts dont un seul en commun désignent ces noms.

Le mot crise s'écrit avec les 2 idéogrammes 危機 et le mot opportunité avec les 2 idéogrammes 機会.

Dans les cultures chinoises et japonaises, ces mots sont effectivement intimement liés. 

En japonais, Kiki et Kikai définissent la crise et l'opportunité.

On retrouve un kanji commun 機 en japonais Ki. Ce kanji est composé de 16 traits assemblés avec 3 graphèmes et il peut être traduit par le mot occasion.

Ainsi, il appartient à chacun de saisir cette crise. Et même si beaucoup reste à faire, c'est l'occasion de faire...