La notion Ho et Sha dans le shiatsu

Comme nous l'avons déjà noté dans divers éditos, l'énergie naît selon la vision orientale de 3 éléments principaux : la respiration, la posture physique (les gestes) et la posture mentale (l'attention). La maladie apparaîtrait lorsqu'il y a des distorsions dans le biotop de l'homme c'est-à-dire dans son environnement interne et externe. Cela se manifeste dans le corps par des zones de vide (Kyo) et de plein (Jitsu).

Selon la médecine orientale, la maladie répond à un processus de rétablissement d'équilibre.

La maladie est ainsi une tentative de retour à l'état naturel. Car la bonne santé serait l'état naturel de l'être humain.

Kyo et Jitsu :

Selon les courants shiatsu étudiés, la recherche des zones de vide (Kyo) et de plein (Jitsu) permet d'élaborer un bilan énergétique et d'adapter une stratégie de soin. 

Jitsu vient du kanji 実 

Kyo (ou Ko) vient du kanji 虚.

Les pratiquants de shiatsu connaissent bien ces notions de vide et de plein énergétique. C'est le même usage dans l'acupuncture ou la moxibustion.

Le sens de l'écoute

Dans le shiatsu le sens de l'écoute est dans tous le sens du terme est majeur. 

C'est en identifiant les zones de vide et de plein c'est-à-dire les insuffisances ou les excès d'énergie que le praticien en shiatsu énergétique va conduire sa séance de soin.

Le Keiraku Shiatsu ou shiatsu des méridiens s'appuie sur les pratiques taoïstes qui sont généralement bien connues par les praticiens shiatsu. 

A travers la matière et le subtile, l'énergie de la Terre se manifeste (Yin) et l'énergie du Ciel (Yang) représente le non manifesté. Ces énergies circulent dans le corps humain à travers des méridiens, des organes, des zones réflexes, des points tsubos, etc.

C'est donc à travers le sens de l'écoute par la palpation et le toucher par exemple, que le shiatsushi agit.

Les gestes permettant de réguler ou d'harmoniser la circulation de l'énergie dans le corps passent évidemment par l'usage des mains. En shiatsu, on utilise particulièrement les pouces pour faire des pressions sur des lignes mais pour "reconnecter" certains circuits les mains peuvent utilisées d'une autre manière.

La notion de HO et SHA

Ho vient du kanji 補.

HO c'est le soutien, l'aide, l'appui, la compensation.

La main Ho est ce qu'on appelle la main de soutien.

Sha vient du kanji 写. 

SHA c'est la copie, l'imitation, la projection, la description.

La main Sha est ce qu'on nomme la main appliquant les pressions ou appuis.

Les techniques énergétiques comme celles utilisées dans certains shiatsus, se structurent sur la notion Ho et Sha. Il y a toujours dans un traitement shiatsu une main qui soutient et une main qui presse. Les deux mains agissent en parallèle et en simultané. En fait, les deux mains ne forment qu'une seule main. C'est ici une singularité de la technique Ho/Sha.

L'espace entre les deux mains, quel que soit l'écart appliqué, ne doit pas être ressenti par le receveur. Aussi, le donneur ne peut agir de manière "mécanique" en poussant simplement avec ses membres supérieurs.

Les pressions justes ne peuvent s'opérer qu'avec tout le poids du corps. C'est bien l'intégralité du corps du shiatsushi qui agit.

En savoir plus sur les pressions justes

A quoi servent les mains Ho et Sha ?

L'homme se nourrit de l'énergie du Ciel et de l'énergie de la Terre. 

Qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? 

L'homme passe sa vie d'être humain : être vivant animé et conscient, à se nourrir et à transformer ces nourritures ingérées. Cela dure toute sa vie.

Qu'elles soient alimentaires, affectives, intellectuelles, psychiques, émotionnelles, ces "nourritures" sont utilisées et transformées pour tout simplement vivre. Elles se densifient et se déplacent grâce aux mouvements, aux flux d'énergies.

Et ces énergies suivent des vecteurs (méridiens) précis. Elles passent par des organes qui servent de réserve énergétique. 

En savoir plus sur les méridiens

Le rôle du praticien en shiatsu énergétique est de vérifier la bonne circulation des énergies dans les méridiens. Par "bonne", on entend libre circulation. La stagnation du Ki fait partie de la recherche énergétique. Le shiatsushi ou shiatsuki dans ce cas précis, a pour objectif de réguler, harmoniser, stimuler, tempérer cette circulation.

C'est à ce niveau que les principes Ho et Sha interviennent. 

En travaillant sur le méridien ciblé, la main Ho se positionne sur la racine du membre (hanche, genou, épaule, etc) et la main Sha suit la ligne du canal jusqu'à son extrémité (doigt, orteil). 

Les extrémités sont toujours les points Ting c'est-à-dire les points source des trajets classiques.

Les appuis se réalisent sur les trajets Yang, en surface du corps, et/ou Yin, en profondeur au plus près des os ou des viscères. 

Les pressions en profondeur sont réservées au praticien expérimenté et au patient (receveur) dont les tensions corporelles sont installées depuis longtemps.

© Tous droits réservés Shiatsu-France.com

D'autres articles sur la même thématique

• Tenugui et Taoru : quelle serviette peut-on utiliser dans le shiatsu ?
• D'où viennent les points du shiatsu ? : pourquoi le shiatsu n'est pas de l'acupuncture ?
• Le shiatsu : drainage lymphatique : circulation de la lymphe en massant

Partager cet article de shiatsu sur : Twitter Facebook Instagram Linkedin Par email