La voie ou le Dao japonais

Nakamura Sensei a écrit : "Où l’homme marche et où la voiture parvient à passer, nous appelons cela communément Dô". Le shiatsu est une voie tout comme le(s) Budô(s) : Judô, Aikidô, Karatedô, Kendô, Iaidô, ou encore le Kadô : chemin des Fleurs, le Chadô : chemin du Thé, le Shodô : chemin de l’Art Littéraire, Kodô : chemin de l'Encens...

Reposant sur des valeurs spirituelles et matérielles, c'est-à-dire des énergies céleste et incarnée, dense et esthétique, la pratique de tout art au Japon représente généralement un Dô. 

En tant que voie, il n'y a pas de but et en même temps il y a un but. 

L'essence est l'état de sérénité, une recherche d'harmonie du corps et de l'esprit. 

Le concept philosophique du Do 

Dans le langage commun, le Dô usité au Japon a ses racines dans le mot chinois Dao plus communément connu sous le nom de Tao.

Le Tao au sens littéral a plusieurs traductions : voie, chemin, route, souffle.

En considérant les deux composantes du mot Do, nous retrouvons une signification plus profonde et un sens éthique et philosophique qui viennent se rajouter.

Le Do serait étroitement lié à la pratique et à l’expérience.

L’origine du Dô 

L’origine du mot japonais Dô vient donc de Chine Ancienne. 

Il désignait autrefois le parcours du soleil. Ainsi, la signification est "Le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest". Dès que le soleil se lève à l’est, les oiseaux ouvrent leurs yeux et commencent à chanter. En même temps, les végétaux et les arbres poussent. L’homme se lève et commence sa journée. Quand le soleil se couche à l’ouest, les oiseaux retournent dans leur nid et les végétaux ainsi que les arbres commencent à dormir. L’homme se repose de son travail quotidien et récupère dans le sommeil. De cette façon, tous les êtres vivants se tournent vers le soleil et sont fatidiquement dirigés par celui-ci.

La doctrine de Confucius 

La doctrine part d’une recherche des vrais comportements divinatoires, la doctrine de Confucius suit le "chemin du soleil". De là sont parties toutes les doctrines. Dans la Chine Ancienne, on décrit le parcours du soleil comme le chemin du ciel. Ce qui signifie le chemin sous le ciel, c’est-à-dire sur terre. On appelait cela le "Grand Chemin". Le chemin moral que tout homme doit parcourir s’appelait le "Chemin des Hommes". En aucun cas, le chemin ne doit être quelque chose d’éloigné. Au contraire, chaque chemin se trouve en réalité tout près de soi. Sans le soupçonner, l’homme parcourt quotidiennement tous ces chemins. Lorsque le passé s’étend au-dessus du présent jusque dans le futur et que la transmission par les parents arrive aux enfants et aux petits enfants, alors c’est la réalisation des chemins.

L'application nippone

Les voies du Japon ne s'embarrassent pas de détails inutiles. C'est un trait spécifique de la culture nipponne. Par exemple toute action artistique, artisanale est spontanée, naturelle, déterminée. Elle repose sur la répétition des gestes et l'acquisition des techniques. Voici l'une des grandes différences avec l'Occident où les techniques sont généralement un but en soi. Plus le bagage technique est étoffé plus on pense détenir le savoir, là où l'Orient et tout particulièrement le Japon invite dans la pratique d'un art à ce que la technique soit plutôt le prérequis vers quelque chose de plus grand, de plus haut, de plus subtile, de plus efficient. Nous sommes dans la dimension de la conscience, de l'intention, du ressenti corporel, de la connection réelle. 

Et c'est à travers la transmission des katas que le maître enseigne les gestes devant être reproduits dans un premier temps, par ses élèves. Seules les années de pratique permettent d'exécuter sans effort un kata et en utilisant la circulation des énergies internes. L'attention est dirigée vers l'action juste le temps nécessaire, et cette action est achevée avant de passer à la suivante. Pas de fioritures, le pragmatisme et l'efficacité sont les clé de voûte d'un engagement d'aller droit devant soi.  

En savoir plus sur les katas

C'est ce principe qui est mis en pratique dans un art tel le shiatsu-dô. Oui car le shiatsu est certes une thérapeutique manuelle mais c'est aussi un art. Il demande la compréhension des techniques, de leur bon usage et il implique un cheminement du pratiquant. Celui-ci emprunte le chemin de cette méthode manuelle.

© Shiatsu France

D'autres articles sur la même thématique

• Tenugui et Taoru : quelle serviette peut-on utiliser dans le shiatsu ?
• D'où viennent les points du shiatsu ? : pourquoi le shiatsu n'est pas de l'acupuncture ?
• Stages au Japon automne 2024 : vous voulez pratiquer plusieurs méthodes comme le shiatsu ou le sokuatsu au Japon ?

Partager cet article de shiatsu sur : Twitter Facebook Instagram Linkedin Par email