Thierry Buenerd, un lyonnais au service du shiatsu...
Auteur : Publié le 13/04/2020 à 15h05 -Voici ma dernière entrevue réalisée avec Thierry Buenerd ; un lyonnais tombé dans la marmite des arts martiaux et du shiatsu... Thierry Buenerd enseigne effectivement les arts martiaux et évidemment le shiatsu. Son cabinet "Terre de Shiatsu" situé sur le quai Pierre Scize à Lyon, a comme slogan très explicite Un Art, une Passion, un métier. Du Yoseikan Budo au Shiatsu, il partage dans cet interview ses grandes passions allant comme vous l'avez compris des arts martiaux à la médecine traditionnelle japonaise.
Entretien avec Thierry Buenerd
Antoine Di Novi : Bonjour Thierry Buenerd,
Thierry Buenerd : Bonjour,
ADN : Pour débuter, je crois que vous êtes originaire de Lyon et que vous avez plusieurs activités dans les domaines du shiatsu et des arts martiaux : un cabinet, une école, une association ?
TB : Oui je suis de Lyon. J'ai un cabinet de shiatsu dans lequel je pratique la médecine traditionnelle japonaise c'est-à-dire, le shiatsu, l’acupuncture et la moxibustion japonaise, et, une école de shiatsu dans le style « Masunaga ». Il y a un également un cursus d'acupuncture et de moxibustion japonaise.
ADN : Très bien. Comment en êtes-vous arrivé sur ce chemin du shiatsu ?
TB : Presque naturellement. Mon parcours c'est avant tout celui des arts martiaux. En commençant par le judo à l'âge de 6 ans puis au fil des années, j'ai découvert dans certains dojos des méthodes proches du shiatsu. Après ce parcours dans les arts martiaux et les sports de combat, je suis parti en 1983 en Thaïlande dans un camp d'entraînement où l'on pratiquait la boxe thaïlandaise. Et là-bas systématiquement tous les soirs on se massait entre boxeurs, on se « remettait » en place.
ADN : D'accord.
TB : Après mon retour en France, j'ai vraiment découvert le shiatsu lors d'un reportage dans ces années-là.
ADN : Un reportage à la télé française ?
TB : Tout à fait ! C'était un après-midi sur la 5 ; un reportage sur le do-in, les activités de santé exercées au Japon pour se maintenir en forme. J'avais à l'époque une activité dans la restauration. J'étais très fatigué ; je travaillais beaucoup et je m'entraînais beaucoup. J'ai alors acheté le livre préconisé dans le film. Et puis j'ai commencé...
ADN : Ah oui ? Très bien.
TB : Cela a été la révélation de ma vie, un truc immédiat ! A partir de là, j'ai pratiqué de manière empirique puis j'ai cherché une école. Je suis « tombé » sur l'école Iokai et c'est parti !
ADN : Et par rapport aux arts martiaux, vous avez parlé de la boxe thaïlandaise, du judo ; ici, nous sommes dans la tradition japonaise. Actuellement, exercez-vous un art martial particulier ?
TB : Oui. Après mon « passage » entre mes 6 et 30 ans du judo à la boxe anglaise, la boxe Thaïlandaise et à la boxe américaine qui était appelée full-contact grâce à Dominique Valera…
ADN : Ah oui ! La personnalité française incontournable dans le monde de la boxe pieds-poings !
TB : Oui… un cousin m'a parlé à 34 ans d'un art martial japonais qui se nomme Yoseikan Budo fondé par Maître Mochizuki. Encore une fois cela a été une révélation car je pouvais enfin pratiquer à la fois les projections, les atemi (les frappes), le travail au sol mais aussi les armes en bois, le sabre... J'ai créé par la suite mon club, une association sportive dans l'Ouest Lyonnais avec aujourd’hui 80 élèves. Je pratique et j'enseigne le Yoseikan Budo, actuellement 4ème dan, voilà une passion...
ADN : Dans cette pratique, vous intégrez des cours de shiatsu ?
TB : Le shiatsu fait partie de moi. Bien entendu dans mes cours, il y a toujours une relation à l'énergie, toujours une relation aux méridiens. En fin de cours, j'initie mes élèves au shiatsu avec un petit kata, une technique simple pour détendre, presser les muscles, étirer. La notion de shiatsu est pour moi indispensable.
ADN : Super ! Parmi vos élèves, il y a des enfants, des adultes de tout âge ?
TB : Oui, tout à fait. Des enfants à partir de 9 ans, des adolescents, des adultes.
ADN : Et par rapport à vos élèves, quel est leur retour sur la pratique du shiatsu ?
TB : Au niveau du Club d'arts martiaux, ils en redemandent tout simplement [rires]. Mis à part les étirements de saison, le point intéressant c'est que l'on répète les mêmes gestes. Donc les pratiquants intègrent les techniques ce qui leur permet de le pratiquer en famille.
ADN : Très bien. Quand vous dites petit kata, est-ce qu'il y a des parties du corps que vous favorisez ou plutôt un travail global ?
TB : Bien sûr, c'est global. L'élève est allongé sur le ventre, les bras le long du corps. On favorise le dos, les épaules, les bras, puis fessiers, cuisses, mollets. En fait, les zones hautement sollicitées par la pratique martiale. Ce qui permet un vrai essorage des muscles de l'acide lactique. J'ajoute parfois des conseils de saison sur l'alimentation...
ADN : Donc vous êtes formé au shiatsu mais à quel Iokai ?
TB : Avec Maître Sasaki, ancien élève de Maître Masunaga.
ADN : Hum... Iokai représenté dans la Fédération Française ? Iokai France ? Européenne ?
TB : Oui Iokai France, même si Masunaga Sensei était déjà venu en France dans les années 1970. J'ai étudié avec Thierry Camagie, Christine Breton, et Shadia Després. Ils ont créé Iokai Shiatsu France.
ADN : Très bien. Vous vous êtes formé dans quelle école ?
TB : Principalement à l'école de Marseille, un peu avant à Lyon, avec Shadia (à l'époque il n'y avait rien à Lyon). Je me déplaçais tous les mois pendant des années pour suivre les cours de Thierry Camagie. Et je suivais aussi Sasaki Sensei dans ses déplacements à l'étranger pour continuer ma formation. Je voulais vraiment en faire mon métier.
ADN : En termes d'expérience travailler avec un Maître Japonais ou Européen est-ce que c'est différent ?
TB : Si vous voulez...oui bien sûr. Mon premier stage avec un Maître japonais c'était en 2001, un stage d'été. On a tout de suite accroché car j'ai senti une approche martiale. Une pratique rigoureuse que moi je retrouvais dans les arts martiaux. Avec les Maîtres japonais comme Maitre Mochizuki, il y avait de la tenue, de l'ancrage. Les Do In de Sasaki Sensei sont par exemple reconnus pour leur « dureté » ! Moi cela me convenait car très physique.
ADN : Oui...Dans votre pratique quotidienne vous faites donc du Zen Shiatsu. Vous exercez des étirements particuliers ?
TB : Tout à fait. Je suis les étirements énergétiques des saisons. J'essaie de nourrir à travers les étirements un cycle d'engendrement par exemple.
ADN : Donc là on suit vraiment les principes de la médecine orientale issus notamment de la médecine chinoise comme ces cycles circadiens avec les lois d'engendrement et de contrôle.
TB : Sasaki Sensei je ne l'ai jamais entendu parler de médecine chinoise [rires]. J'étais au Japon l'été dernier ; en fait, il y a une vraie différence entre la médecine japonaise et la médecine chinoise même si bien entendu on est d'accord que les racines viennent de la Chine. Mais ce que va amener la médecine traditionnelle japonaise et le shiatsu c'est plus de finesse, plus de précision. Bon je ne suis pas un exemple d'impartialité [rires] car je suis très ancré dans cette méthode japonaise
ADN : [rires]
TB : Mais quand même. J'ai reçu «pas mal» de méthodes chinoises qui ne m'ont pas convaincu.
ADN : Bon d'accord. Quand vous parlez de finesse, dans le Zen Shiatsu traditionnel celui inventé par Shizuto Masunaga il y a une cartographie du corps très particulière.
TB : Absolument !
ADN : Donc vous utilisez ces méridiens ? Avec des trajets spécifiques comme le Gros Intestin qui descend sur la cuisse et finit sur le pied.
TB : Oui bien entendu comme le méridien du Poumon qui commence au pied et qui remonte le long de la cuisse puis va rattraper la partie thoracique et reprendre le parcours «classique» dans le membre supérieur et finir au pouce. Je dis souvent que mon véritable métier n'est pas d'être un enseignant mais un praticien. Donc je vis exclusivement de mon cabinet. J'y suis 12 heures par jour ! J'ai la chance d'avoir suffisamment de monde pour pouvoir pratiquer autant. Mon travail dans les arts martiaux me permet de ressentir. Mais je suis pragmatique : Cela marche-t-il ou cela ne marche-t-il-pas ? On peut tout dire, on peut tout faire. Mais l'essentiel est quand même est-ce que c'est efficace ou pas ? Sincèrement après plus de 20 ans de pratique en libéral, je vous garantis que les méridiens décrits par Masunaga Sensei sont extrêmement efficaces. C'est complémentaire à l'acupuncture. Et ça fonctionne.
ADN : Quand vous dites en acupuncture, normalement on traite des points ?
TB : Haha ! Oui et Non. Alors j'ai fait des stages organisés par Vincent Folcké avec le Professeur KataÏ son principe est la palpation des méridiens, manœuvre que l'on ne retrouve pas dans la médecine chinoise. Dans cette dernière, on mesure les distances et on place les points, on pose l'aiguille. Mais pour certains japonais, l'aiguille se pose sur un trajet. C'est une technique spectaculaire et qui ne correspond pas forcément aux grands classiques, c'est sûr ! Il faut tester .
ADN : Ah oui. Quand vous dites les grands classiques, vous voulez dire les livres chinois connus ?
TB : Oui bien sûr. Tout le monde travaille, même les japonais s'appuient sur le Nei Jing, le Su Wen...ce sont des écrits qui sont des monuments ! Je m'appuie aussi énormément sur ces livres pour la théorie notamment. N'oublions pas toutefois d'où vient la médecine traditionnelle. Mao-tse Tung à réduit la médecine chinoise traditionnelle. Sa forme récente ne correspond pas aux dites traditions. En tout cas c'est ce que nous disent les maîtres japonais avec lesquels j'ai fait des stages. Je crois que cette médecine chinoise dite traditionnelle a été réduite à que des symptômes ; tel syndrome correspond à tel point, etc. C'est pour cela qu'il y a beaucoup de théorie et peu de palpation.
ADN : Exactement ! C'est vrai qu'il y a eu de nombreux raccourcis. Et ce en très peu de temps, en quelques années notamment post années 1950. Aujourd'hui on en est à ce qu’on appelle M.T.C c'est-à-dire une sorte d'énergétique symptomatique. C'est très étonnant. Alors que les proto-chinois, à l'époque de ces fameux écrits, les gens pratiquaient. C'était avant tout la pratique méditative, la pratique corporelle, le Dao Yin, etc. respiration, renforcement des tendons, arts martiaux internes, etc.
TB : Oui de mon côté, je pratique énormément de Qi Gong, tous les jours.
ADN : Très bien. Et dans vos techniques d'acupuncture, de moxibustion, utilisez-vous des procédés particuliers ?
TB : Ah oui bien sûr. En acupuncture japonaise, il y a la technique du Teshin avec une grosse aiguille d'environ 2-3 mm d’épaisseur et 9cm. C’est une aiguille de contact que l’on ne peut introduire et qui va être apposée sur des points ou sur des méridiens, et la déplacer sur le corps. C’est extrêmement efficace pour les congestions, les stagnations dans le corps. C’est une technique que je mélange souvent à mon shiatsu pour accentuer certaines circulations. Notamment les algodystrophies car c’est douloureux, cela permet de détendre la peau et les tissus situés en dessous.
ADN : Quand vous dites que vous mélangez les techniques Teshin et le shiatsu… Comment faites-vous ? Vous effectuez des palpations sur le corps, des bilans énergétiques ?
TB : Personnellement, je fais des bilans avec la prise des pouls radiaux puis la palpation du hara pour définir les désordres, en fait le travail du Zen Shiatsu de Masunaga Sensei. J’appuie vraiment sur ces deux techniques pour voir les déficiences et les excès énergétiques, et souvent je regarde la partie occipitale pour conforter mon bilan. A la suite, je traite les méridiens identifiés et je peux commencer par exemple par un cycle d’engendrement rate/poumon ou bien par des points Shu antiques, que j’utilise beaucoup. Alors je pose mon aiguille (le teshin) sur le point n°1 (le point Bois) du méridien de la rate s’il était kyo et avec l’autre main je parcours le méridien avec des pressions avec le pouce. Voilà. C’est une pratique fréquente. Ce qui m’intéresse c’est ce que cela apporte à mon patient. Est-ce que cela marche ou ne marche pas ?
ADN : Et vos séances durent combien de temps en général ?
TB : Mes séances durent 1 heure avec un shiatsu de 40 minutes.
ADN : Avez-vous des typologies de personnes qui reviennent ? Des symptômes récurrents ?
TB : On va dire que j’ai deux types de clientèle ; il y a ceux qui viennent régulièrement depuis des années comme des hommes d’affaire, des gens qui ont une « grosse » activité d’entreprise ; ces gens ont besoin pour continuer à travailler comme ils le font de recharger les batteries, je peux en voir certains toutes les semaines ! Pour rien au monde, ils ne rateraient leur séance de shiatsu car ils ont besoin de ce moment. Même si ce sont des gens qui ne s’embêtent pas à savoir si le shiatsu c’est comme si, comme çà, ils veulent être « rechargés » car ils ne veulent pas changer leur mode de vie, ils gèrent plusieurs entreprises… sont responsables de nombreux salariés, il faut que leur activité tourne. Puis j’ai des gens qui viennent pour des sciatiques, des lombalgies, des douleurs diverses. J’imagine que dans les cabinets de shiatsu, il y a beaucoup de gens qui viennent pour soulager leur douleur, des déprimes, burn out, etc.
ADN : C’est vrai que vous êtes dans une grande ville. Lyon étant l’une des plus grandes villes françaises. Il y a beaucoup d’activité.
TB : C’est vrai. Je suis situé en plein centre-ville aussi sur un quai passant ; mon cabinet a été créé fin 2003 et l’enseigne Terre Shiatsu sur la devanture attire. Le shiatsu ne doit pas se faire dans l’arrière pièce d’une cuisine. Je fais partie de ceux qui veulent que le shiatsu soit une méthode et un métier.
ADN : Justement pour rebondir sur ce que vous dites et à propos du métier. Avez-vous des échanges avec d’autres praticiens, des écoles ?
TB : Non très peu…
ADN : Très peu ?
TB : A Lyon c’est très fermé.
ADN : Ah. D’accord. Plutôt lié à la mentalité lyonnaise ou ?
TB : Oui je pense. Par contre je suis en lien avec Vincent Folcké, qui lui, développe la médecine traditionnelle japonaise en France. Nous sommes partis cet été au Japon ensemble. Il a fait venir des professeurs japonais en France.
ADN : Ok très intéressant. Et donc aujourd’hui vous avez une école. Quels types de parcours font vos étudiants ?
TB : Mes étudiants... alors chez nous il y a 4 niveaux. Le 1er avec deux enseignantes qui m’aident à la formation, je ne fais pas tout, tout seul ! Il y a des katas issus de l’école Iokai avec quelques modifications avec des choses qui me ressemblent. La 2ème année l’étude et la pratique des méridiens, avec un parcours de la vision organique dans la médecine occidentale. La 3ème et 4ème année, là on fait des « diagnostics » bilan du dos, bilan du hara, le retour sur les méridiens. Il faut du temps pour les méridiens, les points shu antiques, points boketsu et yoketsu, également le mouvement de respiration primaire (MRP) d’ostéopathie, simplement du bassin au sacro-iliaque. Alors à l’école, on une étude intensive tous les samedis matins. Car au fil des années (plus de 10 ans que j’ai créé l’école), je me suis aperçu que les élèves qui font des stages un week-end par mois, oublient, rien n’est ancré, car peu de gens travaillent entre les sessions. Donc j’ai adapté à cette fréquence toutes les semaines de septembre à juin. Si un élève rate un samedi, il a quand même des acquis.
ADN : Ah oui ?
TB : Oh oui, il y a vraiment une grande différence dans l’acquisition. Et puis à partir de la première année, il y a des cours d’anatomie avec une ostéopathe qui fait 3 sessions de 4 heures par an. Alors ce n’est pas grand-chose mais cela apporte des infos dans la palpation anatomique. Et en relation avec les trajets des méridiens. En plus du cursus, on a aussi de la « nutrithérapie », une initiation avec 3 cours en relation avec les saisons. En fait, j’essaie d’apporter dans mon cursus, des éléments qui m’ont aussi manqué dans le mien [rires]. Avoir au moins des bases en anatomie, nutrition, en complément de la pratique du shiatsu. Enfin, à partir de la 3ème année, j’ai une convention avec le CNRS de Lyon et le centre de la recherche sur l’épilepsie en France et même au niveau mondial ! C’est une association. On fait des séances de shiatsu et à propos de l’épilepsie c’est une maladie très complexe. Et le shiatsu peut aider à cette pathologie.
ADN : Mais il y a des résultats publiés sur ces aspects ?
TB : Pas encore. Mais je suis en train de regrouper les données. Avec le directeur du centre de recherche, il faut élaborer un protocole et comment analyser les données. Mais on a un retour de ceux qui reçoivent le shiatsu et on a eu des retours très positifs. L’idée c’est que les étudiants pratiquent de manière autonome mais sous mon contrôle et mes directives. On revoit les gens du centre toutes les trois semaines en moyenne. Il y a des vrais changements avec ceux que l’on voit depuis plusieurs années. Ils attendent leur séance et çà c’est très valorisant pour les élèves. Au bout de 4 ans, ils ont des acquis. Enfin, on fait le grand événement la Japan Touch où nous sommes présents avec l’école où nous faisons des shiatsu assis. Cela fait partie de leur cursus, ils doivent être présents au moins une matinée à ce salon, qui dure 2 jours. Sur le stand environ 40 m2, on reçoit plus de 400 personnes ! Donc les élèves pratiquent [rires]. Il y a des files d’attente, les gens attendent avec leur ticket ; on fait du shiatsu sur chaise, sur table, sur futon, et cela permet d’obliger aux élèves de pratiquer sans réfléchir ; cela leur forge une expérience.
ADN : Ah oui c’est très bien ! C’est vrai qu’on voit beaucoup de théorie dans les cursus alors quand des écoles axent sur de la pratique, alors que c’est la base, c’est vrai que c'est une plus-value.
TB : Oui, on n’oublie pas la théorie, c’est indispensable. Mais j’essaie de leur faire comprendre la relation entre les deux. Les cycles, les points, les ressentis, etc. Je dis souvent, le shiatsu est un métier manuel, LE SHIATSU EST UN METIER MANUEL, voilà ! Mais derrière les mains, c’est bien de mettre un cerveau [rires].
ADN : [rires].
TB : Mais c’est un métier de pratique. Il faut pratiquer, pratiquer... C’est ce que disait Sasaki Sensei, il disait même aux enseignants : Practice, practice, practice. Le shiatsu c’est practice. Vous êtes dans un aéroport, une gare, vous posez une chaise et vous y allez ! C’est vrai que cela me correspondait car la pratique des arts martiaux et sports de combat, c’est répéter des milliers de fois le même mouvement. Et moi les kata, quand j’ai commencé à faire du shiatsu façon Iokai, j’en ai fait des milliers, des milliers ! Mon parcours professionnel a commencé très rapidement. Et j’ai commencé qu’avec cela. La technique est fantastique. Le travail de Masunaga Sensei c’est fantastique ce qu’il a découvert ! Mais par contre il faut pratiquer c’est la base.
ADN : Donc c’est que vous donneriez comme conseil aux étudiants ; pour devenir un bon praticien, il faut pratiquer ?
TB : Ah oui, pratiquez, posez votre cerveau, pratiquez et ressentez avec votre corps, c’est ressentir avec ses mains, son corps. Et après c’est faire le lien entre ce que vous avez vécu physiquement et ce que vous avez appris avec la théorie. C’est cela. Il faut « envoyer » ! Pratiquer ! Au départ, j’avais des gens qui ne me payaient pas ; mais moi j’engrangeais de l’expérience, j’enregistrais de l’expérience…J’essayais de comprendre, comment fonctionne une capsulite rétractile, une sciatique, etc. Je voulais découvrir.
ADN : Et bien merci pour cette entrevue Thierry.
TB : Merci à vous.
Mini Portrait Chinois de Thierry Buenerd
Votre principal défaut ?
L'orgueil (un peu trop)
Votre occupation préférée ?
Faire du shiatsu !
Votre livre de chevet ?
Le Suwen (c’est vrai !)
Votre film préféré ?
Les 7 samouraïs (Akira Kurosawa)
Votre jour de la semaine ?
Lundi
Votre devise ?
Faire chaque chose comme si c’était la dernière fois qu’on la faisait
En savoir plus sur Thierry Buenerd : Voir le site http://www.shiatsulyon.fr/ ou www.terredeshiatsu.com
D'autres articles sur la même thématique
- Entretien avec Hitoshi TANIKAWA : où faire une formation en massage japonais par pressions du pied ?
- Entretien avec Hiroshi IWAOKA : échange avec le professeur de shiatsu myo-énergétique
- Entretien avec Masanori OKAMOTO : qu'est-ce que le shiatsu kurétaké ?
Partager cet article de shiatsu sur : Twitter Facebook Instagram Linkedin Par email