Interview de Serge Augier, l'héritier de la Tradition Da Xuan
Auteur : Publié le 16/10/2019 à 08h00 -Qui n'a pas lu ou entendu : le shiatsu est une pratique millénaire issue de la médecine traditionnelle chinoise. Ou encore le shiatsu est une méthode ancestrale qui repose sur la philosophie du Tao. Ces affirmations font parties intégrantes des programmes de la majorité des écoles de shiatsu notamment en France. Mais connaissons-nous réellement la médecine traditionnelle chinoise ? Et savons-nous vraiment ce qui se cache derrière le terme Tao-isme?
Comment faire en sorte que le shiatsu soit reconnu à sa juste valeur ?
Comme une thérapeutique manuelle qui permet le soulagement de nombreuses douleurs et la régulation de leurs causes étios. Pour y arriver il faut à mon sens : UN, le contextualiser précisément ; DEUX, le considérer honnêtement ; TROIS, le démystifier totalement. C'est notamment pour réconcilier ces trois points que Shiatsu France est né. Le shiatsu a sans doute des racines émanant de la "marmite" chinoise où mijote une multitude d'ingrédients : magie, cosmologie, religion, médecine, art, diététique, sexe, rite, chamanisme, ascèse, santé, croyance, gymnastique, massage, acupuncture, énergie, soin, ésotérisme, etc. Dans un souci constant d'éclairer nos lecteurs praticiens, étudiants ou passionnés, j'ai interrogé l'un des grands experts français du Taoïsme et de la médecine chinoise. Ce mois-ci j'ai ainsi l'honneur et le plaisir de partager mon entrevue avec Serge Augier.
Antoine Di Novi
Fondateur et Rédacteur en Chef
Interview de Serge Augier
Antoine Di Novi : Serge Augier bonjour,
Serge Augier : Bonjour,
ADN : Merci d’accorder un entretien à Shiatsu-France.com
Est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots ? Votre parcours ? Ce que vous faites aujourd’hui ?
SA : J’ai eu la chance d’être confronté jeune, vers 7 ans et demi, à des enseignements taoïstes grâce à la rencontre d’un monsieur réfugié politique qui vivait chez nous. Etant en mauvaise santé, il s’est dit qu’il serait peut-être bien de s’occuper de moi. Petit à petit, les exercices de santé m’ont rendu la forme. J’ai vu les autres aspects de ces exercices avec le travail sur l’esprit, les émotions. Et du coup, je me suis mis à faire cela tout le temps. Quand j’ai compris qu’il fallait gagner sa vie, j’ai fait médecine puis médecine chinoise, médecine taoïste. Cela a été longtemps mon métier principal. Pour accéder à ce qui est ma Voie c’est-à-dire l’enseignement de cette voie taoïste, sous la forme globale, le travail du corps, du souffle et de l’esprit. Heu, je continue à faire des stages en médecine un peu partout dans le monde mais c’est plus pour ceux qui sont déjà des pratiquants. Voici ce que je fais aujourd’hui.
ADN : Très bien. Alors pouvez-vous nous dire plus précisément ce que vous entendez par médecine taoïste ?
SA : Bien sûr. L’origine de la médecine chinoise avec la vision des vaisseaux extraordinaires, la vision du Yuán shí, tout cela ne vient pas uniquement d’une vision empirique mais aussi d’une étude de la méditation. Les centres énergétiques, les Dan Tian Supérieur, Médian et Inférieur viennent au début dans les textes de référence au méditant. En fait, dans la Chine médiévale et avant, il y avait des maîtres spécialisés dans le soin mais qui n’étaient pas structurés comme dans la médecine chinoise. Celle-ci était connue sous le nom de Fāng Shī c’est-à-dire les maîtres de la méthode. Ils avaient des méthodes pour soigner avec les mains, la méditation, les rêves… Et cette version était secrètement gardée par les écoles et les clans taoïstes. Petit à petit le savoir s’est échappé car les gens ont commencé à enseigner ; en Chine cela a donné avant le 20ème siècle entre 50 et 150 médecines chinoises différentes. Chacun avait son truc. Il y avait par exemple la médecine des neuf Palais, le diagnostic abdominal… et puis beaucoup se sont fait massacrés pendant les guerres de l’opium, sous Mao Tse-Tung, etc. tout ce savoir renaît plus tard sous la forme de la médecine traditionnelle chinoise qui n’est pas du tout traditionnelle car elle est une simplification et une espèce de tentative d’unification en copiant la médecine occidentale. En réalité, beaucoup de choses se sont perdues. Donc d’un côté il y a les médecines taoïstes qui ont inspiré les médecines chinoises avant le 20ème siècle et ensuite il y a la médecine traditionnelle qui s’est inspirée et a simplifié la médecine chinoise. C’est un peu l’origine.
ADN : C’est très intéressant car dans l’enseignement du shiatsu, en particulier dans les écoles occidentales, françaises au minima, on parle toujours de cette fameuse médecine traditionnelle chinoise, la M.T.C
SA : Oui…
ADN : Alors c’est vrai qu’il y a beaucoup de livres sur le sujet. On dit souvent que le shiatsu est une méthode japonaise ancestrale / millénaire qui repose sur la médecine traditionnelle chinoise. Cela vous inspire quelque chose ?
SA : Premièrement, vous avez un texte datant du 4ème siècle qui expose une hiérarchie des médecines. La meilleure des médecines est la médecine que l’on fait avec les mains sans le patient c’est-à-dire à distance,
ADN : Ah oui ?!
SA : La deuxième médecine est celle que l’on fait avec les mains avec le patient mais sans le toucher, la troisième meilleure médecine est celle avec le patient avec les mains et en le touchant, et après on passe aux petites médecines qui sont les herbes, les aiguilles…
ADN : Hum…d’accord
SA : En fait, dans les premiers textes comme dans le Canon taoïste : le Dao Zong, on parle de la médecine qui dépasse des 5 aiguilles comme du petit, celui qui apprend, du débutant ; en dessous des 5 aiguilles on parle du pratiquant, et après on dit que l’aiguille est une béquille car le pratiquant doit être un pratiquant énergétique et donc l’aiguille lui permet d’aller plus loin ; c’est plus facile, c’est moins fatiguant mais normalement cela ne se fait que par le travail des mains. Quand il y a un déséquilibre installé, dans ce cas-là il faut utiliser les aiguilles et même les herbes. Alors les herbes en chinois cela englobe énormément de choses et aussi les produits animaux. Le terme d’herbes chinoises dans la médecine ancienne comprend plus de 30% de produits animaux.
ADN : 30 % !!
SA : Oui dans le terme « herbes » on retrouve aussi le régime où la diététique est très importante.
ADN : La diététique est l'un des piliers.
SA : Du coup le travail des aiguilles de la médecine traditionnelle chinoise a évolué. Ce mot MTC est horripilent car en simplifiant trop la médecine, elle ne peut plus marcher comme avant. Le problème principal est que dans la médecine traditionnelle d’aujourd’hui les points sont associés à des symptômes. Cela veut dire que tel point fait cela, tel point agit de telle manière.
ADN : Oui c’est ce qu’on appelle l’énergétique symptomatique.
SA : Complétement ! En fait dans la médecine traditionnelle, pas la MTC d’aujourd’hui mais l’ancienne médecine chinoise, aucun point n’avait d’application symptomatologique et surtout pas d’action directe comme exprimé ainsi. Les points portaient des actions énergétiques comme cela réchauffe, cela fait monter, cela fait sortir, cela réunit, cela dissout, etc. Vous voyez ? Et après en fonction du diagnostic... Par exemple une stagnation du Qi du Foie ; dans ce cas-là vous saviez qu’il fallait libérer le foie et faire circuler l’énergie en utilisant des points permettant de faire circuler cette énergie dans et autour du Foie. Mais on ne prenait pas la stagnation du foie en se disant il est triste, il a du mal à manger, il est inquiet, etc. donc on travaille sur des points qui enlèvent la mélancolie, etc. cela n’a aucun sens.
ADN : Hum... Et donc cela est dû à quoi ce problème de cohérence ? Quel est votre avis ?
SA : C’est super clair. La raison est très simple mais je ne sais pas si cela va valoriser l'article !
ADN : Allez-y, je suis preneur des informations qui apportent de la lumière. Cela fait partie de nos objectifs, la pédagogie, et essayer d'amener ainsi au lecteur professionnel du sens à ce qu’il fait.
SA : Et bien je vous réponds avec plaisir.
ADN : Oui [rires].
SA : [rires]. Il faut savoir que tous les maîtres de Qi Gong, de métaphysique, de médecine ont été mis dans des camps par Mao Zedong. Ne sachant pas s’ils allaient vivre, ils se sont mis à échanger rapidement entre eux pour faire circuler leur savoir, et voilà. Pendant que cela se passait, la Chine avait adopté la médecine occidentale. Encore aujourd’hui et depuis 1911, la médecine officielle de la Chine n’est en aucun cas la médecine chinoise mais la médecine occidentale ! Et même si pendant plusieurs années la médecine avait été défendue. Dans les hôpitaux, ils essayaient de faire de la médecine occidentale mais pas toujours avec des résultats. Ils ont reconnu et admis ces erreurs. Alors entre 1966 et 1976 ils se sont mis à former rapidement pour avoir des gens présents dans les hôpitaux avec leur département en médecine chinoise. Sauf que les vrais maîtres en la matière, soit ils étaient morts, soit ils ne voulaient rien avoir à faire avec le gouvernement. Il fallait essentiellement des personnes en phase avec le parti communiste. Donc ils ont pris ceux qui avaient échoué aux examens de médecine occidentale.
ADN : Incroyable !
SA : Les gens qui sont aujourd’hui responsables des grands hôpitaux et des départements de la santé viennent globalement de là. J’en ai rencontré plusieurs…
ADN : C’est vraiment étonnant !
SA : Je ne peux pas tout dire, mais il y a bien pire… Dans les années 1960-66, ils n’avaient plus les moyens d’envoyer de vrais docteurs (médecins) dans les campagnes alors ils envoyaient les barefoot doctor, des gens formés à la va-vite, plutôt en accord avec le Parti dont la plupart occupe des postes de dirigeant aujourd’hui.
ADN : Ah oui, très intéressant. La difficulté est la récolte d'informations précises. Connaître ces aspects historiques et en même temps démystifier. On vient de parler de la M.T.C mais je pense aussi au mot énergie, au concept de l’énergétique. C’est vrai que parmi les professionnels du shiatsu, la majorité se positionne sur l’énergétique symptomatique. Le patient a mal à tel endroit, le shiatsushi appuie alors sur tel point.
SA : Et oui forcément c’est plus facile [rires]
ADN : Je vais faire un raccourci : au lieu de mettre une aiguille j’appuie avec le doigt. Ce qui est très perturbant, ce sont tous ces professeurs, directeurs, enseignants qui ont écrit des livres. Pour les plus récents je pense notamment aux Précis et Atlas d’acupuncture prônant l’idée du symptomatique.
SA : Oui complétement, en fait cela vient toujours du même problème. Si vous regardez bien, tous ceux qui devraient faire une médecine énergétique, ils devraient d'abord être des praticiens, maîtres ou tout du moins de très bons pratiquants en Qi Gong parce que s’ils ne peuvent pas manipuler sur eux-mêmes leur propre énergie par une introspection par exemple alors il est complétement illusoire de penser qu’ils peuvent le faire chez d’autres. Puisque chez d’autres, ils ne peuvent même pas sentir ce qu’ils font.
ADN : Oui je comprends très bien.
SA : Car lorsque vous soignez en faisant de l’acupression, du shiatsu, il y a évidemment des points que vous ouvrez, vous fermez l’augmentation de la circulation, sa régulation… Mais il faut surtout sentir ce qu’il se passe dedans, dans le point. Donc il y a obligatoirement un besoin d’une vraie connaissance personnelle. Si on ne l’a pas, en s'exerçant pendant 8 mois, 2 ans, on multiplie par 1000 sa capacité de soin.
ADN : C’est vrai qu’on essaie de comprendre l’histoire du shiatsu. Comment le shiatsu s’est formé, comment il s’est forgé, à travers les transmissions, codifications, normalisations, etc. En fait en France on parle beaucoup du shiatsu comme de la digitopression c’est-à-dire de sa partie énergétique dans le sens où l'on presse des points d’acupuncture. Et on a tendance à oublier qu'il est avant tout un massage, une massothérapie ; certes influencé par la médecine chinoise mais surtout par les massages anmo ou amma pour les japonais et par les massages occidentaux : chiropraxie, physiothérapie, ostéopathie. Donc une action manuelle directe et indirecte sur les tissus, les muscles, la peau, les systèmes corporels, etc. Pour revenir à la médecine chinoise je ne sais pas si c’est le cas comme au Japon où pendant 150 ans il y a eu un complexe des massages par rapport à l’acupuncture considérée comme médecine supérieure.
SA : Il y a une grande différenciation entre les massages chinois, les Tuina (pousser/saisir) qui sont de vrais massages, pas des soins énergétiques. Il y a 24 ou 27 manœuvres de base dont 5 manipulations énergétiques ; le reste ce sont des massages. On dit que le point énergétique va amener de l’énergie, point source, etc. mais cela ne suffit pas. Une énergie que vous avez stimulé et qui a accroît, vous amène une grosse masse d’énergie qui est nocive tant qu’elle ne circule pas d’où la nécessité de pousser et saisir c’est-à-dire l'action de la massothérapie. La santé vient d’une énergie abondant en circulation pas stagnante. Sinon c’est une maladie. Donc oui la partie massage s’est beaucoup développée. Le problème est que les gens voient des masseuses dans les aéroports qui massent vite fait des épaules ou les pieds des gens. De là on en déduit que si on veut se faire soigner, quelqu’un qui met une aiguille sur des points mystérieux c’est sûrement plus avancé que quelqu’un qui masse un bras ou une épaule. C’est une grande confusion. Le côté aiguille a l’air plus mystérieux.
ADN : Oui ce côté mystérieux je trouve cela très intriguant. Car je pense sincèrement que les mythes et les mystères nourrissent les comportements individuels et collectifs avec leurs envies et fantasmes. En lisant certains articles et thèmes de stages voire des programmes de formation, on voit bien que les occidentaux sont très souvent attirés par tout ce qui touche au mystérieux. Les Japonais disent souvent que les français (c’est valable à mon sens pour les européens et les américains) adorent la romance. Ils sont sensibles au poétique mais pas dans le sens de la poésie littéraire mais plutôt dans l'imaginaire et la rêverie. Quand on emploie le mot massage en France par exemple, on a l’impression d’être dans quelque chose de péjoratif, de moins efficace.
SA : Et oui... On a l’impression que tout le monde peut le faire. Mais c’est typique d’aujourd’hui. Quand les gens viennent apprendre le Qi Gong, le travail par la respiration, ils sont toujours attirés par le mystérieux et le grandiose, alors que ce qui va leur faire du bien c’est le basique. C’est même vrai dans les arts martiaux taoïstes. Les gens veulent apprendre la technique mystérieuse, secrète, "spéciale" alors que ce qui fait la force de tout le système ce sont véritablement les bases. Je travaille depuis plus de 40 ans, je m’entraîne et je ne fais que les bases. Mes élèves aussi après avoir été séduits par les aspects mystérieux reviennent aux bases. J’ai quelqu’un à qui j’enseigne la médecine et qui dirige une grande clinique de médecine chinoise à Copenhague. Au delà de ses nombreux voyages notamment en Chine, il est revenu aux bases. On regarde à peine les symptômes, on s’attache à refaire circuler l’énergie dans le corps et cela marche beaucoup mieux.
ADN : Oui. La démarche doit rester cohérente. L'énergétique répond à des lois dynamiques ; elle n’est pas figée, statique. Cela veut dire que pour traiter un symptôme on ne va pas agir de la même manière selon les personnes. Certes parfois on presse les mêmes points pour un même symptôme mais parfois on ne presse pas sur les mêmes zones et points. Si on considère que l’énergie existe, que l’énergétique existe, et en restant dans ces dimensions alors le traitement d’une personne ne pourrait être identique donc symptomatique. On peut certes. Mais cela pose un problème de sens. Tout individu a sa propre génétique, sa propre physiologie, sa propre psychologie, son propre physique, son propre caractère, son propre mode de vie, etc. ce qui fait de lui une personne unique. On parle généralement d’unicité. D'autant que ce sont les fondements des médecines ancienne, intuitive, holistique. Il y a alors plusieurs façons de traiter une même manifestation physique.
SA : Complétement. On dit dans la médecine chinoise d’aujourd’hui que vous avez en « gros » les 7 émotions intérieures, les 6 Qi pathologies extérieures et une fois que vous réglez cela, c’est bon. Mais on part du postulat que chaque personne a une énergie qui est le Qi. Dans la médecine taoïste, ils sont plus clairs là-dessus. Au moment de la naissance, vous êtes un mélange unique du Jing (essence des parents), les émotions/perceptions du monde, les pressions climatiques, le temps et l’espace de là où vous êtes né, l’influence du passé, la pression du mandat Céleste, les pressions des mondes invisibles : esprits, fantômes, égrégores… et on rajoute le Qi Meng, la direction vers laquelle vous allez. Donc vous avez une teinte absolument unique. C’est un Qi avec un spectre de couleurs uniques. Quand le patient arrive, il arrive avec son Qi unique donc on ne peut pas le traiter de manière symptomatique. En fait la médecine taoïste c’est très dur à enseigner parce qu'elle n’est pas basée sur des cours mais sur une sorte d'infusion du savoir du maître vers l'élève.
ADN : J'ai d’ailleurs lu que vous étiez l’héritier de la Tradition Da Xuan. Pouvez-vous nous en dire plus ? Que veut dire Da Xuan ?
SA : Da Xuan est un mot plus court que l’expression d’origine. Dans le premier chapitre du Nei Tching on vous dit que lorsqu’on nomme le Tao c’est déjà plus lui. Le Tao est à l’origine ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, le manifesté et le non manifesté, le U et le Yu. Il faut être bien clair. Le U et le Yu viennent de la même « chose », la même origine inexplicable et incompréhensible pour l’être humain. Nous sommes nous-mêmes une partie de la manifestation. On ne peut pas se voir comme au-dessus de la manifestation, là c’est le Tao. Et à la fin du chapitre, le secret des secrets c’est Xuan. Donc Da Xuan veut dire le grand secret c’est-à-dire la tradition de l’être humain entre ciel et terre, tout cela c’est Un.
ADN : Le grand secret ?
SA : Da Xuan c’est le grand secret. Alors ce n’est pas secret dans le sens secret caché. Le vrai terme Xuan c’est plutôt comme un joyau qui est déjà dans une pièce sombre et pour le trouver il faut mettre de la lumière. Et le travail de la tradition est justement d’amener de la lumière, à la fois symbolique et réelle et comprendre par expérience directe comment on peut toucher cette réalité toujours parfaite qui est là, celle de revenir à Un, le concept taoïste, et le Un ce n’est pas moi avec le Tao car cela fait déjà Deux mais cette non dualité que recherche le Taoïsme ancien.
ADN : Hum d’accord… Alors là on touche aux domaines du spirituel, du religieux, de la philosophie, de la métaphysique. Est-ce que... ou plutôt avant le Tao on parle de magma originel je crois. Les écrits anciens mentionnent le Tao qui est avant toute chose n’est-ce pas ? Il n’y aurait donc rien avant le Tao ?
SA : Il faut imaginer le Tao comme un mot à l’origine de la manifestation. Dans la plupart des mythes de la création de l’Univers, les Sumériens, la Bible, mais aussi chez les Indiens, vous avez une origine divine qui ne se rend pas compte qu’elle est. Donc elle règne dans sa complétude mais rien ne se passe. Et il y a le Grand Mystère de la Création qui est partout dans tous les mythes où tout à coup le Dieu se rend compte qu’il est. Le fait même qu’il sépare, lui et son attention Yang et le fait qu’il est Yin, il créé alors le Tai ji, la dualité, la force binaire. Et à partir de là se créé le trois qui est le début du mouvement. Ainsi vous avez l’esprit, la manifestation, le chi, le mouvement qui est la possibilité d’interaction entre ce qui n’est pas et ce qui est.
ADN : Oui, belle explication simple et claire !
SA : Donc en fait le Tao est le mot qu’on utilisait avant pour dire, pour donner un nom à ce « truc » qu’il y a tout au début, on parle d’une première volonté ; à partir de là, le Tao va créer le premier magma originel ou chaos universel qu’on appelle Roun Doun qui est pour la métaphysique le rien mais pas manifesté, vous imaginez ? Il n’y a pas grand-chose [rires]. A partir de là le rien devient l’espace, un potentiel sans rien mais un potentiel ce qu’on appelle Yu Ji qui veut dire sans limite, sans barrière, mais aussi sans détermination. On est là dans ce qu’on appelle le Ciel Antérieur, c’est-à-dire avant création de l’être humain et ensuite on passe à Tai ji, la création commence, Yin/Yang devient San Bao, les trois puissances et à partit des trois on peut tout créer. En fait tout part de cette cosmologie et après on développe. Le trois a donné les quatre mouvements possibles qui sont les quatre premiers traits de l’hexagramme du Yi Jing, et de là on passe au cinq, les cinq éléments, les six expressions climatiques, les sept émotions intérieures et extérieures, le Ba Gua les fameux trigrammes, les neuf étoiles, etc. et cela continue comme çà.
ADN : Est-ce que vous avez étudié la numérologie ? Je pense au sens des chiffres et des nombres, sujet très passionnant à part entière ! En fait on retrouve les nombres dans toutes les cultures.
SA : Oui effectivement. En revanche, il y a une différenciation de culture et essentiellement religieuse. Selon la vision que l’on a de Dieu, du monothéisme ou du polythéisme, vous avez vraiment une différenciation des nombres mais on retrouve les mêmes idées. Après, les nombres peuvent être légèrement décalés mais on les retrouve partout. Très important dans le Taoïsme ; il y a d’ailleurs dans les textes taoïstes une « grosse arnaque » où des gens ont prit au premier degré certains termes de numérologie. Une chose par exemple quand vous lisez le Su Wen il y a énormément de repères qui sont uniquement des petits clins d’œil numérologiques qui n’ont rien à voir avec la réalité de l’explication.
ADN : Vous pensez à quelque chose précisément ?
SA : Par exemple, on parle à un moment des cycles du Jing, et on dit six ans ou huit en fonction des hommes ou des femmes mais c’est aussi parce que vous avez d’un côté le huit qui présente la montagne qui est plus la femme et le six le père, le responsable ; en fait, les chiffres ne sont pas toujours reliés à ce qu’ils veulent dire. Un exemple 10 000 qui veut dire beaucoup.
ADN : 10 000 ?
SA : 10 000. Wàn cela veut dire beaucoup. C’est la myriade de choses, innombrable. Et donc en fonction de cela, vous avez une lecture des chiffres qui peut être différente. Vous savez, les neuf premiers chiffres dans le Taoïsme sont terriblement liés au Luo Shu qui est un dessin de numérologie qui a été révélé et non réfléchi. On dit que c’est apparu au bord d’un fleuve où un « sage » voit sortir des eaux une tortue d’eau et sur ses écailles il y a des signes, des traces qui vont de un à neuf. Et on va retrouver cela partout ensuite.
ADN : Intéressant…
SA : Cela les relie au Ba Gua, cela donne une association avec les éléments, etc. Le secret de la métaphysique taoïste est qu’elle va prendre chaque élément de la manifestation et qu’on peut trouver une règle de comparaison commune. C’est cela sa grande force. Par exemple quand vous voyez une personne qui se lève dans la salle d’attente et qui vous serre la main, vous dit bonjour, entre la manière de bouger et de se tenir, et même à travers la lecture du visage, des traits du visage, vous avez déjà un diagnostic avant même qu’il vous parle. Cà c’est dans les textes anciens.
ADN : Très bien. Je vais revenir à la médecine chinoise et ses fameux méridiens. Est-ce que vous savez comment ils se construits ?
SA : Alors dans les médecines anciennes, vous avez plusieurs versions. Celle que je pratique et que je connais parfaitement est celle des vaisseaux extraordinaires mais seulement les quatre Tchong Mai, Du Mai, Den Mai et Ren Mai. Et ces quatre vont donner toutes les applications et se retrouvent non seulement sur le torse mais aussi dans les bras et les jambes. Et pour faire bouger cette énergie on a des points d’entrée qui sont des points d’acupuncture. Donc ces points servent à faire bouger cette énergie mais nous n’avons pas de méridiens dans la médecine chinoise ancienne, ni dans la médecine taoïste.
ADN : Il n’y a pas de méridiens ?!
SA : Non. Ils n’existent pas. Ils sont des simplifications qui sont arrivés plus tard. Il n’y a pas de méridien véritablement. Alors maintenant dans la médecine chinoise que l’on enseigne à Londres par exemple [je n’enseigne plus en France] là évidemment pour la médecine d’aujourd’hui que l’on nomme médecine traditionnelle, on enseigne les méridiens et les points. Mais dans les médecines plus anciennes et avant le 20ème siècle il n’y a pas de méridien.
ADN : Mais le mot méridien en japonais Keiraku, désolé je n’ai fait qu’un an de chinois c’est Jing Luo je crois ?
SA : Jīng luò cela veut dire les passages de l’énergie, de connexion.
ADN : Les choses connues à propos des méridiens sont autour de l’imagerie animale, l’observation de la nature, la circulation de l’eau, source dans le ruisseau, dans la rivière, etc. mais existe-t-il des écrits à ce propos ?
SA : Nous on dit au début vous avez un point qui est la première cellule de votre création, de ce point un axe est créé que l’on retrouve dans l’embryologie.
ADN : C’est clairement lié à l’embryologie.
SA : Les dermes et les axes devant et derrière et le méridien ceinture à partir duquel le corps prend du volume, Du Mai vous défend, Ren Mai les organes puis Tchong Mai le vaisseau central. Vous avez ces méridiens sur le tronc, mais aussi dans les bras et les jambes. Et on ne parle que de cela. Maintenant dans la médecine chinoise moderne, on dit qu’il y a aussi les méridiens qui se nourrissent de ces merveilleux vaisseaux. Et ces méridiens qui veulent absolument faire une cohérence et vous remarquerez qu’il y a des points où ils ne se passent rien comme si on les avait rajouté pour relier des points trop distants et surtout qui devraient être plutôt placés sur le méridien d’à côté. Donc les méridiens ont été fabriqués un peu après et je ne sais pas exactement quand. Il n’y a pas d’écrit typique. Dans les textes anciens on parle des méridiens mais ils ne sont pas décrits précisément. Il n’y a pas de description précise de l’anatomie donc comment ils voyaient cela, je ne sais pas. En revanche, je connais des dizaines de variations de méridiens. Et ils ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui.
ADN : Ah oui, c’est un sujet très vaste et je ne pourrai malheureusement pas tout retranscrire dans l’interview [nous pourrons nous revoir pour développer ces sujets]. Ici on parle des méridiens extraordinaires liés à l’embryologie et les enveloppes cellulaires : endoblaste, ectoblaste et mésoblaste. C’est vrai que dans le shiatsu énergétique, le keiraku shiatsu, on utilise généralement plus les points et les méridiens classiques. En tout cas j’ai appris qu’il fallait éviter de toucher aux merveilleux vaisseaux parce que justement ils touchent à l’embryologie, à la structure profonde de l’être, sa trame fondamentale. Ces vaisseaux sont à l'origine de la construction de tout individu et de son histoire familiale, un lien avec l'hérédité dont chacun est responsable ; de quoi faire réfléchir, non ? Mais c’est vrai qu’il y a une offre de stages autour de l'étude de ces merveilleux vaisseaux. Parfois les étudiants et stagiaires en shiatsu vont malheureusement « trifouiller » tout cela sans véritable conscience...
SA : [rires].
ADN : Et c’est partout, au Canada, en France, en Italie, en Belgique… alors est-ce que c’est parce qu’ ils s’appellent merveilleux vaisseaux que les stagiaires sont plus facilement attirés ? On rejoint alors la discussion sur le mystérieux. En pressant sur les méridiens classiques, on touche à la circulation et au fonctionnement. On a des moyens d’action mais qui sont limités en réalité.
SA : Complétement. Nous c’est la même chose. Par exemple si vous avez le nez qui coule, vous ne touchez pas les merveilleux vaisseaux. Mais le point chez nous ne sera pas vu comme faisant partie d’un méridien mais comme ayant une action sur la circulation, les organes, le sang. On regarde d’un côté les points qui ont une action sur le Qi, la nourriture qui se transforme et qui circule, avec deux versions Wei défensive, une énergie qui circule. On n’a pas un soin dans l’esprit des méridiens. On se sert des points pour faire circuler de manière générale l’énergie et régler les déséquilibres. Le méridien n’a pour nous aucune importance.
ADN : Il y a pourtant eu des « ruptures » dans l’histoire. Par exemple, on parlait du chiffre 72 que l’on retrouve dans diverses cultures, les 72 méridiens ou plus ? Alors c’est vrai que de nos jours, on n’a gardé les 12 méridiens classiques et les 8 merveilleux soit 20 méridiens ce qui est déjà beaucoup sans doute bien trop à mon sens.
SA : C’est clair. L’idée étant que l’énergie circule partout pour maintenir le système en vie. Et à partir du moment où elle fait cela, qu’il y ait 1 ou 100 méridiens, cela n’a pas d’importance. Il ne faut pas s’embêter avec cela…
ADN : Pour en revenir au Tao, lorsqu’on enseigne cette fameuse médecine traditionnelle chinoise dans les écoles de shiatsu, on parle généralement de cette Voie, le souffle, et surtout de la philosophie, de Lao Tseu et Tchouang Tseu. On n’aborde pas ou prou les chronologies et les courants du Taoïsme. La philosophie n’est d’ailleurs pas la racine du Tao n'est-ce pas ?
SA : Oui complétement. Et surtout vous avez une vraie confusion dans ce qu’est le Taoïsme. En fait c’est très simple. Juste pour vous donner une idée, dans le Canon Taoïste Dao Zang qui regroupe entre 1400 et 1700 textes, Lao Tseu est très connu mais aujourd’hui ce n’est qu’une petite partie. Le Taoïsme vous en avez plusieurs. Il y a celui qui vient des chamans, des maîtres de la méthode Fang She, ils se sont regroupés et ont commencé à enseigner un peu à l’extérieur. Ils ont fait des groupes mais toujours sous forme familiale ou clanique. Vers 200, les bouddhistes arrivent et créent une concurrence terrible aux taoïstes. Le peuple préfère faire des cérémonies avec les bouddhistes qui ont des jolis habits, des tambours… Les Taoïstes se mettent alors eux aussi en monastère et cela va créer le taoïsme religieux. Le Taoïsme d’origine cherche l’unité, le retour au Tao, la dévotion n’est qu’une possibilité. Avant 600 il y a déjà deux grandes branches, le taoïsme religieux dans les temples et le taoïsme clanique, détesté par les religieux et par le pouvoir. Un peu plus tard, à partir du 17ème siècle, on a un taoïsme plus intellectuel avec sa morale, sa philosophie, très prisé par nos universitaires qui discutent de tout et commentent tout mais ne pratiquent pas… Alors les universitaires français « pinaillent » et disent çà c’est taoïste, çà ce n’est pas taoïste alors qu’ils ne pratiquent pas. On a donc trois grands courants : un courant intellectuel philosophique avec des chercheurs non pratiquant, un religieux bien établi en Chine et qui a donné naissance à des mouvements religieux et des sectes comme par exemple le Grand Temple des Nuages Blancs à Pékin et le taoïsme clanique qui est toujours dans son coin. Et celui-ci ne se préoccupe pas de la philosophie mais de la pratique. Il sert à mieux se connaitre mieux pour vivre mieux. C’est une sorte de mode d’emploi. La Tradition est basée sur trois cartes : l’homme/le pratiquant, l’esprit (interaction conscient/non conscient) et la carte du monde/l’univers. C’est un guide partant du principe que l’homme d’avant a des choses à nous révéler ; ce qui est une réelle différence avec les animaux. Donc autant écouter les sages et les textes anciens afin de ne pas trop perdre de temps.
ADN : Un mode d’emploi. Peut-on faire un parallèle avec les autres religions qui ont toutes elles-aussi leur livre sacré ?
SA : Alors dans le taoïsme il n’y a pas de dogme, pas de chose à faire, pas véritablement de morale, mais juste une idée d’aller mieux. Il y a beaucoup de possibilités pour aller mieux mais on ne dit pas : il faut le faire. On dit c’est mieux, plus facile de faire ainsi mais on peut faire dans un autre sens si on le souhaite !
ADN : Il y a quand même des vertus dans le taoïsme ?
SA : Pas véritablement des vertus en tant que telles mais des qualités qui peuvent avoir un penchant positif ou négatif. On met au même niveau les vertus et les défauts. Les grandes vertus taoïstes font parties du Taoïsme religieux. Nous on voit tout comme un Chi qui peut bouger dans tous les sens. Par exemple, lorsqu’on voit une personne sage ou très calme, on le voit comme quelqu’un qui peut exploser à tout instant, c’est comme quelqu’un qui mangerait beaucoup et qui n’irait pas aux toilettes.
ADN : [rires].
SA : Vous voyez ?
ADN : Très bien l’image !
SA : C’est comme une personne tout le temps gentille, silencieuse, cela peut faire peur…
ADN : On peut donc considérer les Taoïstes comme une communauté, un groupe. On sait que l’homme a cette quête existentielle et ce besoin psychologique d’appartenir à un groupe ; c’est son côté animal social, être social, être émotionnel. Vous gérez cette approche dans votre structure Urban Daoist ?
SA : Urban Daoist c’est mon pseudo en fait.
ADN : Ah !! J’avais interprété Urban Daoist comme essayer de ramener le Taoïsme dans la ville, l’urbain en quelque sorte…
SA : Mon Taoïsme n’est effectivement pas un taoïsme de gens isolés du monde. Dès le début, notre tradition défend le fait de vivre dans la vie, d’avoir une famille, d’avoir un travail, d’aider la communauté. On ne s’isole pas dans une cave. Cela arrive parfois pour passer certaines étapes de la pratique mais le fait de s’isoler ou de fuir le monde réel comme le courant monastique, nous on voit cela comme une faiblesse.
ADN : Ah bon ?
SA : Oui, c’est « mal ». On doit pour nous s’investir dans le monde, dans la vie réelle, car c’est là où se situent les vrais challenges pratiques.
ADN : Mais la méditation est bien un pilier du Taoïsme ?
SA : Oui complétement c’est l’un des trois piliers. Travail du souffle, travail de l’esprit et renforcement du corps.
ADN : Dans votre pratique méditative, avez-vous des moments de retraite, des ascèses ?
SA : Bien sûr… Tous les jours j’ai une petite retraite à moi. Et plusieurs fois par an, on part cinq jours voire plus longtemps ; cela permet de garder une pratique qui continue d’avance. Mais attention à ne pas fuir. Nous avons un mandat céleste.
ADN : On peut considérer que vous faites partie des personnalités françaises expertes des questions sur le Taoïsme, la médecine chinoise et la méditation. Des ouvrages comme le Nei Jing, Su Wen et pour les plus récents les superbes dessins et descriptifs de George Soulié de Morant ou encore les travaux de Jacques André Lavier sont incontournables. Sans oublier les dictionnaires comme les Précis d’Acupuncture et Atlas d’Acupuncture. Ensuite, c’est la curiosité, la motivation et l’imagination qui peuvent amener les étudiants et les praticiens vers d’autres lectures. Alors que pourriez-vous conseiller aux étudiants et praticiens en shiatsu ?
SA : Je dirai que tout praticien ou pratiquant devrait se tourner vers la pratique. Une pratique du souffle, de la méditation pour garder les idées claires et surtout renforcer son corps. Car un praticien ne doit pas être fragile. Quel que soit son travail, il doit avoir une pratique de l’esprit pur, une pratique du souffle pour avoir plus de Qi disponible et une pratique du corps qui est la batterie dans laquelle on va mettre le Qi. Si le corps est trop faible, le Qi s’échappe. Il faut qu’un praticien ait les trois. Dans mon encyclopédie du taoïsme je parle de plein de trucs mais il faut véritablement pratiquer. Lao Tseu se moque beaucoup de la connaissance non assimilée et je suis convaincu que c’est le pire au monde. Freud parlait d’une confusion entre lire quelque chose et le comprendre. Tout vient de la pratique. Quelqu’un qui se sert de sa pratique pour soigner une autre personne est responsable de sa propre évolution ; sinon ce qu’il va faire ne va pas être bien.
ADN : Merci pour ce vrai conseil pertinent. On peut dire que l’expérience passe par la connaissance et celle-ci par la pratique.
SA : Il faut séparer les trois pratiques : le corps, le souffle et l’esprit.
ADN : Le corps, le souffle et l’esprit. Et bien un grand merci Serge Augier.
SA : Avec plaisir. Et il ne faut pas douter. Eviter les écueils comme ce n’est pas pour moi, je n’aime pas ça, c’est trop dur, c’est trop facile… Essayez de vous y mettre 8 mois, 1 an… On sera toujours mieux qu’avant. On sera toujours mieux avec que sans.
ADN : [rires] Merci beaucoup, pour terminer, peut-on faire votre portrait chinois ?
SA : Allons-y !
Mini Portrait Chinois de Serge Augier
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Méditer
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Ling Bao Nei Jing
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Le Parrain II
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Le Dimanche
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Si on le fait cela marche
Lire l'article Chronique du Tao dans la revue Shiatsu France
Pour en savoir plus sur Serge Augier (Formation, stage, cours, ouvrages)
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