Shiatsu Humain, Shiatsu Animalier, Syndicat Professionnel, Protection Civile, Olivier Pons un homme sur plusieurs fronts !
Auteur : Publié le 09/04/2021 à 18h16 -Ce mois-ci je m'entretiens avec un homme de cœur aux multiples compétences qui s'investit dans le monde du shiatsu. Il navigue essentiellement en terres Bretonne et Normande, et promulgue des soins shiatsu autant aux chevaux qu'aux hommes et aux femmes qui en ont tant besoin. En parallèle de son activité libérale, Olivier Pons occupe la fonction de trésorier au Syndicat Professionnel de Shiatsu, un organisme national majeur dans le paysage professionnel français.
Entretien avec Olivier Pons
Antoine Di Novi : Bonjour Olivier, merci d’accorder un entretien à Shiatsu-France.com
Olivier Pons : Bonjour Antoine, merci de l’attention que tu portes au Shiatsu et au Shiatsu destiné aux animaux
ADN : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots votre parcours professionnel et comment en êtes-vous à pratiquer du shiatsu ?
OP : Je suis entré dans l’armée en 1993, après une carrière opérationnelle j’ai quitté l’institution en 2010.
C’est au moment où je réfléchissais à ma reconversion que j’ai fait la connaissance de Françoise Bintz-Bertrand, une rencontre qui m’a ouvert la voix du Shiatsu et de ses possibilités (durant mes études j’avais fait un dossier sur le Shiatsu et le stress post traumatique lié au combat).
2009 j’ai entamé en parallèle un cursus professionnel en Massages-Bien-Être avec Isabelle Trombert et ma première année de Shiatsu.
Certifié en Shiatsu Yin par Françoise Bintz-Bertrand, j’ai aussi obtenu un titre professionnel « spécialiste en shiatsu » (RNCP).
2013 j’ai fait une année de formation en Shiatsu équin (au lieu de deux car déjà formé en Shiatsu).
2014 avec le concours du musée zoologique de Strasbourg et une doctorante en paléontologie, j’ai étudié l’évolution du cheval et l’anatomie comparative des animaux domestiques et de l’homme. J’ai fait un mémoire sur le Shiatsu Yin de l’Humain à l’Équin, ce qui m’a permis d’avoir l’autorisation d’ouvrir « une lignée » en Shiatsu Yin Équin.
2020 Obtention du D.U en « Shiatsu dans l’accompagnement à la santé ».
ADN : A propos de votre activité en libéral dans quelle région exercez-vous ?
OP : Mon cabinet se trouve dans le Haras de Lamballe (à 20 minutes de Saint Brieuc). Cette situation géographique me permet d’organiser régulièrement des tournées dans toute la Bretagne ainsi qu’en Loire Atlantique et en Basse-Normandie.
ADN : J’ai lu que vous pratiquez le shiatsu pour les humains et le shiatsu pour les animaux notamment les chevaux, pouvez-vous nous en dire plus ?
OP : En 2011, je suis retourné en Bretagne, une terre où il y a beaucoup de chevaux. Rapidement j’ai eu des demandes, mais je n’y connaissais rien. Je suis reparti en formation, puis suivi des stages avec des professionnels (vétérinaires – stage de premier secours pour les chevaux, saddlefitter…) et j’ai passé beaucoup de temps sur les concours à observer les postures des chevaux et des cavaliers pour bien les comprendre. L’avantage d’avoir été formé pour les humains, c’est que je suis dans la possibilité de rapidement savoir si la « cause » vient du cheval, du matériel et ou du cavalier et de pouvoir offrir mes services aux deux. J’organise aussi des stages suivant les demandes en étirements ou postural. J’ai aussi créé une « TeamSport / PôleCompétition » qui me permet de suivre les couples (cavalier/chevaux) lors des saisons de compétition. Moniteur de premier secours et de secours en équipe depuis des années, lors de certaines compétitions comme l’endurance par exemple, j’ai en permanence avec moi une trousse de premier secours pour les cavaliers et les chevaux.
De fil en aiguille, j’ai fait beaucoup de rencontres et je suis devenu l’un des partenaires de l’équipe de cani-cross de ma région (qui organise les championnats du monde en 2021). Tout comme pour les chevaux, j’interviens si besoin avant mais surtout après les compétitions aussi bien pour les coureurs que pour les chiens.
L’étude de l’anatomie des animaux domestiques me permet de pouvoir recevoir en séance tous les animaux. Il m’arrive d’intervenir dans les fermes pour des vaches qui ont des sciatiques suite à vêlage. Dans le monde de l’élevage, le Shiatsu est une opportunité pour les personnes qui veulent passer en Bio.
Je me souviens de la fois où une amie m’a appelé pour un porcelet qui faisait de l’arthrite (environ 5% des porcelets en sont atteints au sevrage), nouveau défi et me voilà en train de donner un Shiatsu à un porcelet. La séance a porté ses fruits et il s’est remis très vite.
ADN : A propos du shiatsu équin dans quelle école avez-vous appris cette discipline ?
OP : Dans une école à Blois.
ADN : Que représente le Shiatsu pour vous et comment le définiriez-vous ?
OP : C’est une passion, chaque personne et chaque séance est une remise en question, c’est ce que j’aime. J’ai la chance de passer de personnes aux animaux, aucune routine.
ADN : Quel style de shiatsu pratiquez-vous ?
OP : J’ai appris le Shiatsu dans l’école de Françoise Bintz-Bertrand, l’école Shin Sei Do Ruy (Shiatsu Yin) de Strasbourg c’est une lignée de Takeuchi Senseï. Puis comme pour beaucoup d’entre nous celui-ci a évolué au fur et à mesure des lectures, des échanges et aussi lors des séminaires et stages. Je garde quand même certains principes fondamentaux du Shiatsu Yin comme les pressions à 45° par exemple.
ADN : En plus de ce titre, vous faites partie de la première promotion du diplôme universitaire proposé à la Faculté d’Orléans. Que pouvez-vous nous dire sur ce D.U : programme, durée, à qui il s’adresse, etc. ?
OP : J’ai eu la chance de pouvoir intégrer le premier DU « le Shiatsu dans l’accompagnement à la santé » mis en place par le SPS et proposé par le COS d’Orléans. Il permet d’approfondir ses connaissances dans le domaine de la santé. Chaque module a une partie médecine occidentale et une partie Shiatsu. Nous avons eu 7 modules Anatomie – physiologie ; Douleur, TMS et la prise en charge de la spondylarthrite ankylosante ; oncologie ; les problématiques psychiques ; les troubles digestifs (MCI) et Rhumatisme Inflammatoire Chronique ; diététique en énergétique orientale et en médecine occidentale ; initiation à la recherche clinique. Mais celui-ci va évoluer pour encore mieux répondre à notre demande.
ADN : Est-ce que vous pensez que ce D.U est une valeur ajoutée pour un professionnel qui se forme en shiatsu ?
OP : Tout à fait. Un diplôme universitaire est une reconnaissance supérieure. En France on regarde d’abord le parcours scolaire pour se faire une idée de la personne.
ADN : Savez-vous s’il existe des équivalences de ce D.U en Europe ?
OP : Aucune à ma connaissance.
ADN : Selon vous, comment le shiatsu est-il considéré par le grand public en France ?
OP : Les personnes qui viennent me voir en parlent autour d’elles et aussi à leur médecin, même si certains ne sont pas encore ouverts à notre discipline.
C’est à nous de montrer patte blanche. Nous devons nous comportez comme des professionnels et comme je le dis souvent, une de nos forces c’est le temps et l’écoute que nous offrons à nos receveurs. Pour ma part je bloque 1h30 par personne et je peux aujourd’hui confirmer que cela nous permet aussi d’avoir du temps pour une prise en charge complète dès la première séance.
ADN : Et par le monde médical (médecin, vétérinaire) ?
OP : Je connais des personnes qui œuvrent avec la ligue contre le cancer, d’autres qui interviennent dans les hôpitaux. Mais je pense que c’est une question de région et comment les « anciens » ont présenté le Shiatsu.
Je suis en Bretagne, une terre avec une culture particulière « druides, rebouteux, magnétiseurs, coupeurs de feu… » qui rentrent pour certains dans les hôpitaux. L’écoute commence à se faire, des médecins et des vétérinaires tendent l’oreille, posent des questions. Le service oncologie de l’hôpital de Plérin me laissait entrer lors de séance pendant les chimiothérapies (avec le covid les extérieurs n’ont plus le droit), ils observent les bienfaits sur les désagréments post-chimio et lors de l’aplasie. Pour eux le Shiatsu est nouveau nous avons beaucoup à faire. Nous sommes tous responsables de la réputation de notre profession.
ADN : Que conseillerez-vous aux étudiants qui veulent se former ?
OP : Qu’ils passent par une école habilitée par le SPS gage de suivi et d’encadrement.
ADN : Je vous remercie beaucoup pour cette interview Olivier Pons.
OP : Merci à vous de m’avoir offert l’occasion de partager ma passion du Shiatsu et aussi celle pour les animaux.
Mini Portrait Chinois de Olivier Pons
Votre principal défaut ?
Je ne sais pas dire non
Votre occupation préférée ?
La plage et la nature, un livre, cuisiner
Votre livre de chevet ?
Mère de Laurent Huguelit,
Le Shôbôgenzô de Maître Dôgen
Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tollé
Votre film préféré ?
Samsara
Votre jour de la semaine ?
Celui où je peux prendre du temps pour mes animaux et pour moi
Votre devise ?
Mes doigts sont mes yeux, mon cœur est ma conscience
© Tous droits réservés Shiatsu-France.com
D'autres articles sur la même thématique
- Entretien avec Hitoshi TANIKAWA : où faire une formation en massage japonais par pressions du pied ?
- Entretien avec Hiroshi IWAOKA : échange avec le professeur de shiatsu myo-énergétique
- Entretien avec Masanori OKAMOTO : qu'est-ce que le shiatsu kurétaké ?
Partager cet article de shiatsu sur : Twitter Facebook Instagram Linkedin Par email